La reprise de Delbard et des Jardineries du Terroir va nous permettre de devenir plus forts, plus efficaces, sur un marché de la jardinerie qui a besoin d'acteurs structurés
Vous êtes entrés en négociations exclusives avec le groupe Nalod’s en vue d’une reprise des enseignes Delbard et Jardineries du Terroir. La concentration est-elle une solution aux difficultés qui touchent actuellement le secteur du jardinage ?
Avec 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires et plus 1 000 magasins, Gamm vert est aujourd’hui leader du secteur de la jardinerie. Pour autant, notre enseigne ne concentre que 8 % de parts de marché, la branche reste donc très atomisée. Parallèlement, notre métier a souffert ces derniers mois, pour des raisons climatiques. Nous pensons que dans un tel contexte, quand une belle occasion se présente de prendre plus de poids, de devenir plus fort, plus productif, plus efficace, tout en baissant les coûts, il faut la saisir. C’est ce que nous avons fait en entrant en négociations exclusives avec le groupe Nalod’s en vue de reprendre Delbard (55 magasins) et les Jardineries du Terroir (101 points de vente). C’est un groupe qui a toute les raisons de nous intéresser, en particulier parce qu’il est depuis quelques années entièrement franchisé et que c’est justement notre métier.
Vous annoncez votre volonté de conserver les trois enseignes : Gamm vert, Delbard et Jardineries du Terroir. N’y a-t-il pas là un risque de cannibalisation ?
Notre projet s’appuie sur trois enseignes ayant chacune leur positionnement et leur raison d’être propres. Gamm vert est notre enseigne plutôt destinée aux coopératives agricoles, avec un concept qui évolue vers un modèle de plus en plus résilient, avec désormais près de 50 % de son chiffre d’affaires réalisé sur le vêtement chaussant et le culinaire. Delbard est une belle marque, plus féminine, plus citadine aussi, très tournée à la fois vers le végétal et la décoration. Les Jardineries du Terroir, enfin, sont une porte d’entrée plutôt rurale pour des horticulteurs, pépiniéristes ou fleuristes ayant le souhait d’ajouter un magasin à leur activité, en bénéficiant de produits référencés, d’une stratégie marketing. Ces trois enseignes ont par ailleurs des politiques différentes en matière de franchise. Elles vont de la plus structurée à la plus légère en matière de services et de prestations apportés au réseau.
Quels sont projets pour le nouvelle entité créée ? Comment allez-vous vous organiser pour les mener à bien ?
L’idée sera de respecter la dynamique de chaque enseigne. Le moteur de la franchise c’est la confiance, et celle-ci ne se décrète pas, elle se gagne. Pour cela, il nous faut proposer un projet valorisant et sources de rentabilité à nos partenaires. Le management et le développement des réseaux Delbard et Jardineries du Terroir vont rester en place et à nos côtés pour constituer une équipe solide capable de défendre les intérêts de chaque enseigne. Nous irons chercher les synergies dans d’autres services, mais ne les fusionnerons pas tous.
Sur le terrain, il existe pas mal de zones de chalandises où se côtoient deux des trois enseignes. Toutefois, la particularité de chaque concept permet d’envisager un développement non agressif. Sur le Web, enfin, notre site Plantes-et-Jardins.com a toujours vocation à évoluer vers un Gammvert.com à moyen terme. Et nous réfléchissons à la possibilité de relancer un site Internet marchand Delbard, le précédent ayant été fermé il y a quelques temps.