Selon les statistiques publiées récemment, le secteur de la bio poursuit sa progression et la grande distribution renforce ses positions.
Confirmant les tendances constatées les années précédentes, les résultats qui viennent d’être publiés par l’Agence Bio, confirment que le secteur du bio a poursuivi, en 2018, son expansion en surfant sur une demande toujours soutenue. Les ventes se sont en effet élevées à 9,7 milliards d’euros, en progression de 15,7 % en un an. Cela représente désormais 5 % des achats alimentaires des ménages. Et plus de 300 magasins dédiés au bio ont ouvert leur porte l’an passé.
Tous les circuits sont en progression, mais c’est la grande distribution qui s’est arrogé la part du lion, avec 49 % des ventes, soit un total de 4,5 milliards d’euros, en hausse de 22,6 %. Désireuses de profiter de ce marché très lucratif, dans un contexte où leur modèle global connaît des signes d’essoufflement, les grandes surfaces s’y sont précipité, en multipliant les références bio dans leurs rayons classiques ou en étoffant des zones spécifiques dans leurs points de vente. Sans compter les magasins dédiés qu’elles commencent à développer sous leur propre nom. Et elles souhaitent bien poursuivre sur cette voie. Carrefour s’est ainsi fixé un objectif de chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros en bio d’ici 2022 (contre 1,8 milliard en 2018).
Les plus touchés par cette montée en puissance sont les petits commerces indépendants, qui n’arrivent pas toujours à assurer leur rentabilité. De son côté, la vente directe, qui permet de concilier le bio et le local, maintient ses positions avec 12 % des achats alimentaires bio. Quant aux réseaux spécialisés, ils perdent un peu de terrain (28,4 % de part de marché, en recul de 1,6 point) même s’ils bénéficient aussi d’une croissance soutenue (+ 9,2 %). Ils représentent, tous ensemble, un volume de vente de 2,6 milliards d’euros.
Le premier par la taille demeure sans conteste la chaîne coopérative Biocoop, qui a terminé l’année 2018 avec un chiffre d’affaires de 1,21 milliard d’euros (+ 11 %) pour 560 magasins. Pour faire face à la concurrence, Biocoop entend développer de nouveaux formats avec l’ouverture, en mai, d’une première boucherie bio près d’Angers, et réfléchit à d’autres concepts comme des poissonneries, des cavistes ou des boulangeries.
De son côté, le réseau historique La Vie Claire, aujourd’hui détenu par la famille Pelen, dont les ventes ont atteint 300 millions d’euros pour 350 unités, mise sur ses marques propres, qui représentent 1 900 produits, soit un tiers des 6 000 références présentes dans ses points de vente. Mais la grande distribution avance aussi de plus en plus ses pions sur le terrain des enseignes spécialisées : Naturalia (190 points de vente et 260 millions d’euros) a été rachetée dès 2008 par Monoprix, filiale du groupe Casino. Et plus récemment, Intermarché est entré au capital des Comptoirs de la bio (145 magasins et 360 millions d’euros l’an passé).