Les groupes de grande distribution alimentaire retrouvent le chemin de la proximité, et renouvellent leurs concepts. Au prix de changements d’enseignes, dont certaines sont exploitées en partie, ou en majorité, par des franchisés.
Plébiscités par les consommateurs, les petits formats de centre-ville voient leur implantation facilité par la Loi de modernisation de l’économie (qui permet d’ouvrir des magasins de moins de 1 000 m² sans autorisation). Du coup, tous les groupes de distribution s’y mettent. Certains comme Monoprix n’ont pas attendu pour lancer Monop’ en 2005 et Daily Monop’ en 2007. D’autres comme Casino viennent tout juste de commencer les tests sur Chez Jean, en partenariat avec Relay.
Après Système U sous enseigne U Express ou E. Leclerc avec Leclerc Express, le déploiement vient de démarrer chez Auchan : d’ici à la fin du 1er semestre 2009, tous les magasins Atac exploités en propre passeront à l’enseigne à prix réduits (mais pas discount…) Simply Market. Soit 286 points de vente sur un total de 407. Le solde étant constitué par 39 magasins franchisés et 82 exploités en affiliation par le groupe Schiever.
« Une très grande majorité » des franchisés, serait déjà séduite par la nouvelle enseigne. Pour d’autres, il reste « un travail de séduction à mener », reconnaît Joël Daneau, en charge de la franchise. Le groupe prévoit de les accompagner dans cette transformation, y compris sur le plan financier. En revanche, les tests ne font que commencer au sein de la branche proximité du groupe Carrefour.Le premier Carrefour City, nouvelle enseigne de proximité en milieu urbain, a ouvert ses portes fin janvier à Paris. « Magasin solution destiné à faciliter la vie des citadins », Carrefour City est organisé en deux espaces distincts : l’un propose des produits prêts à consommer (y compris sur place), l’autre une offre classique en épicerie. Tandis que la version rurale, Carrefour Contact, a été adoptée par deux points de vente début décembre. « Situé à l’entrée ou au cœur des petites villes et des villages », Carrefour Contact se veut « le magasin du quotidien », et permet également « l’achat plaisir et le dépannage ». Avant d’envisager un éventuel déploiement de ces concepts, les tests dureront au moins 6 mois. « Ils seront pertinents s’ils ont du sens pour les consommateurs et s’ils sont générateurs de valeur », indique la branche proximité de Carrefour. Ces nouvelles enseignes ont-elles vocation à se substituer aux chaînes de proximité existantes Shopi (plus de 570 magasins franchisés en France) et autres 8 à Huit (plus de 800 points de vente en franchise) ?
« Si les tests se révèlent positifs, nous capitaliserons d’abord sur notre réseau de franchisés pour le développement de ces nouvelles enseignes », annonce le franchiseur. Informés « en priorité », lesdits franchisés auraient « très bien accueilli » le projet. Ceux qui répondront aux critères des nouvelles enseignes « pourront les adopter s’ils le souhaitent ». Mais, précise la tête de réseau, « les enseignes historiques continueront à exister et à bénéficier du soutien commercial du groupe Carrefour. »
Qu’en pensent les franchisés concernés ? Anaïs Guiraud, juriste au Sefag (Syndicat de l’épicerie française et de l’alimentation générale) se fait le porte-parole d’une centaine d’entre eux, adhérents de cette organisation nationale qui regroupe 3 000 commerçants, franchisés alimentaires de la branche ou indépendants : « Nous sommes favorables à un éventuel passage vers Carrefour Contact ou Carrefour City, si cela entraîne des retombées positives pour les franchisés. La proximité redevient une tendance majeure pour le commerce : c’est très bien pour le consommateur, les franchisés et même les indépendants. »