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      Le réseau de franchise Baila Pizza dans une zone de turbulences - Brève du 26 octobre 2016

      Brève
      26 octobre 2016

      Depuis un an les procédures collectives se succèdent parmi les franchisés Baila Pizza. Confiant dans son modèle, le franchiseur reconnaît toutefois certaines erreurs stratégiques, aujourd’hui rectifiées selon lui.

      Plusieurs franchisés Baila Pizza sont en difficulté. Le 12 octobre, le restaurant d’Alès a été placé sous procédure de sauvegarde. Le 4, le redressement judiciaire du franchisé d’Epagny (près d’Annecy) a été prononcé et la société franchisée exploitant le restaurant de Poitiers Saint-Cyprien a été placée en liquidation judiciaire.
      Depuis le début de l’année, quatre autres liquidations judiciaires sont intervenues à Saint-Germain du Puy près de Bourges, Avrainville dans l’Essonne (repris en juillet), Champagne au Mont d’Or près de Lyon (sorti du réseau) et Saint-Paul les Romans (à 26 km de Valence). Après une procédure de sauvegarde pour Perpignan en novembre 2015.
      Une association de défense des franchisés s’est constituée en juillet 2016 et 4 franchisés ou ex-franchisés Baila Pizza, conseillés par Maître Olivier Tiquant (cabinet Méresse), ont assigné leur franchiseur en justice. Certains estiment avoir « tout perdu » avec l’échec de leur projet.
      Pour un jeune réseau lancé en franchise en 2010, qui revendique sur son site internet une trentaine d’adresses dans l’Hexagone, cette série est problématique. D’autant plus qu’elle frappe des établissements ouverts presque tous depuis 2013-2014, période où cette enseigne de pizzeria au feu de bois a accéléré son développement.

      Les masterfranchises régionales en question

      En cause principalement selon certains franchisés  : les études de marché « erronées » fournies par un cabinet « pas vraiment indépendant du franchiseur« . Études qui ont inspiré des prévisionnels « inatteignables » et entraîné des investissements « trop importants ». Avec, parfois, des travaux « plus chers que prévu et plus chers que le marché ».
      Résultats : des dettes qui pèsent sur la santé financière des sociétés franchisées, les chiffres d’affaires n’étant « pas à la hauteur » des espérances (avec des écarts allant « de 25 à 50 % et plus » entre les prévisions et la réalité « dans au moins 7 cas »).
      L’importance des « marges prises et des remises arrière encaissées » par le franchiseur sur les achats de matières premières n’arrangerait, en outre, rien à la situation.
      Autre facteur négatif invoqué : la stratégie de développement de l’enseigne via le recrutement, sur la période 2010/2012 de 6 masterfranchisés régionaux. « Commerciaux avant tout « , ils ont pour la plupart « recruté des franchisés avant d’avoir réussi eux-mêmes dans leur restaurant Baila Pizza quand ils en avaient un » et « implanté des établissements où ils ont pu ». Dans des villes « de taille et de richesse très diverses », sur des Zac ou dans des centres commerciaux, « sans véritable modèle économique », la transposition de la réussite initiale du franchiseur dans la région de Poitiers (dans 6 restaurants entre 2002 et 2010) n’étant « pas évidente partout en France ».
      Chargés aussi de l’accompagnement des franchisés, ces « masters » ne les ont, selon eux, sauf exception,  » pas vraiment aidés ». De fait, la mission de 5 d’entre eux (sur 6) qui devait durer au moins 10 ans s’est rapidement interrompue.

      Un système interrompu au bout de 3 ans

      Sûr de lui, le franchiseur a une autre interprétation des faits. Directeur général associé de Baila Pizza France depuis 2010, Erwan Rouxel estime que les défaillances dans le réseau « ne sont pas si nombreuses ». Et ont, en tout cas, des causes particulières : un problème avec un bailleur par exemple. Ou des « erreurs de casting » avec deux franchisés (dont il a « résilié les contrats »). Par ailleurs, il « consacre beaucoup d’énergie à accompagner ceux qui connaissent des démarrages difficiles ». Avec un certain succès selon lui. Ainsi, « Perpignan devrait sortir de sa procédure de sauvegarde dans un mois ».
      Les études de marché erronées ? De la « pure communication ». Les liens du cabinet MC2 avec l’enseigne ? « C’est dans le DIP ». Des travaux trop chers ? « C’est faux ». Les remises arrières ? « C’est dans le contrat de franchise« . Les marges ? « Les franchisés peuvent acheter ailleurs du moment qu’ils respectent la qualité des produits ».
      Erwan Rouxel reconnaît toutefois avoir mis fin au système des masterfranchisés régionaux qui (en 3 ans sur 3 régions) « n’a pas totalement répondu aux objectifs initiaux ». La formule de ces « agents de développement » ayant entrainé une « importante déperdition de notre message ». Sauf dans l’Est où « çà se passe bien ». « Nous nous sommes aperçus que nous avions créé une distance avec les franchisés dans l’application du savoir-faire », admet le dirigeant. Qui, « échaudé », ne renouvellera pas « l’erreur ».

      « Beaucoup de nos franchisés se portent bien »

      « Aujourd’hui, la très grande majorité de nos franchisés se porte bien, quels que soient la taille de leur ville ou leur type d’emplacement », affirme Erwan Rouxel qui cite en exemple Aizenay (La Roche sur Yon), Albi, Bergerac, Cherré (La Ferté Bernard), Clermont l’Hérault (près de Montpellier), La Seyne-sur-Mer, Lunéville, Niort, Terville (Thionville) ou encore Vitré. Même si ceux qui ont plus d’un an d’existence ne publient pas forcément leurs comptes, à l’instar du « pilote » historique de Poitiers Bruxerolles (qui réalise depuis deux ans 900 000 € de CA).
      Confiant, notamment dans l’issue des procès à venir, mais aussi dans le « renforcement de sa structure et des process de recrutement  des franchisés », le dirigeant de Baila Pizza ajoute que le chiffre d’affaires réseau (HT) à périmètre constant était, fin août 2016, en progression de 3,72 % sur l’année précédente à la même date. Un signe qu’il veut rassurant sur un marché de la restauration « atone et inconstant ».

      Situations financières délicates

      Reste que la vague d’échecs n’est peut-être pas terminée. Seuls 6 franchisés ont, à ce jour, affiché sur Internet des bénéfices pour 2015 (à Bergerac, Chatellerault, Cherré, Poitiers Demi-Lune, Poitiers St-Cyprien et Riorges près de Roanne). Et même parmi eux, le poids de l’endettement s’avère parfois problématique et la situation financière délicate (capitaux propres négatifs, etc.)
      Quant aux 3 qui ont subi des pertes souvent conséquentes (Bourg en Bresse Montagnat, Gerzat près de Clermont-Ferrand et Perpignan), ils ne sont pas au meilleur de leur forme. C’est le cas aussi, au vu des comptes 2014, de Meximieux ou Nice.
      Même si les recrutements se poursuivent – des ouvertures de restaurants franchisés Baila Pizza sont en cours ou annoncées par l’enseigne à Bordeaux (2), Nancy et La Seyne sur Mer (un second restaurant pour un même exploitant) -, il y aura vraisemblablement des sorties parmi les franchisés.
      Et une chose est sûre : le réseau n’atteindra pas le cap annoncé des 50 restaurants en France à la fin 2016.

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