L'association des franchisés Troc.Com a souhaité réagir à notre article sur le réseau paru le 18 juillet, suite à l'interview de son directeur général, André Wozny. Celui-ci y annonçait ses plans pour redresser l'enseigne de dépôt-vente.
La crise qu’ils ont traversée, ils ne la nient pas. « Quand le marché du meuble neuf souffre, nous souffrons aussi. Et c’est ce qui s’est passé à compter de 2008 », reconnaît ainsi Jean-Yves Aubenque, propriétaire d’un magasin Troc.Com à Clermont-Ferrand, et président de l’association des franchisés du réseau. Non, ce qu’ils regrettent, c’est « la position » et « l’image renvoyée » par le nouveau Directeur général de l’enseigne, André Wozny, dans cet article que nous lui avons consacré en juillet.
Celui-ci y annonçait son projet, baptisé Renaissance, pour le réseau. Jean-Yves Aubenque trouve le mot mal choisi. « Nous sommes les seuls acteurs en France à pouvoir, grâce à nos surfaces, proposer une telle offre de meubles d’occasion. Les seuls à avoir mis en place des services comme le vide maison, l’estimation des biens, la mise en valeur des produits. Ce savoir-faire, notre métier et son potentiel ne se sont jamais éteints », insiste-t-il.
De même le franchisé récuse-t-il la menace représentée par les sites Internet de petites annonces entre particuliers, évoquée par André Wozny. « Leboncoin n’est pas un concurrent. Il ne propose aucun des services valorisants qui font notre force », estime-t-il. Force est tout de même de constater que la chaîne est passée de 130 à 91 magasins dans l’Hexagone depuis 2011, avec un chiffre d’affaires global en sensible baisse lui aussi. « Les franchisés qui arrivent en fin de contrat se posent des questions. Mais si le réseau redevenait entreprenant, ils resteraient », répond Jean-Yves Aubenque.
Et c’est un autre reproche qu’adresse l’association des franchisés au fond Saphir Capital Partners, son propriétaire : celui de ne pas « aller chercher où il le faut les ressources » pour redynamiser la chaîne. « Si l’on a de beaux produits en rayon, on les vend, ça n’est pas un problème. Le problème c’est, un, d’avoir en stock ces beaux produits et, deux, d’attirer les gens jusqu’à nos magasins. Pour cela, il y aurait deux leviers à activer. La notoriété d’abord : les investissements en matière de communication de l’enseigne sont trop limités depuis plusieurs années. L’approvisionnement ensuite : il y a des coups à faire auprès d’acteurs (entreprises, hôtels, centres de loisirs, chaînes de magasins…) qui revendent leurs stocks. Il faut aller les chercher ».
Des pistes évoquées par André Wozny, mais uniquement comme étant complémentaires au cœur du projet Renaissance lui-même : la mise au point d’un nouvel outil informatique censé permettre à l’enseigne de « recoller le physique et le virtuel ». « Pour quoi faire ? », lui répond le représentant des franchisés. « Le site Troc.Com, développé en synergie avec les franchisés depuis 15 ans, est un très bel outil, qui a l’avantage de promouvoir notre image, les produits en magasin et permet même la vente en ligne. Nous ne voyons pas ce que le nouveau projet informatique pourrait apporter de plus ».
L’urgence, selon Jean-Yves Aubenque, est bien de redonner confiance aux franchisés Troc.Com. « Nous avons créé cette association en avril, suite aux licenciements de plusieurs animateurs historiques et expérimentés par le franchiseur. Il a toujours régné parmi les franchisés Troc.Com une ambiance familiale. Nos magasins sont tenus par des hommes et par leur moral. Il faut leur en redonner pour le pérenniser », conclut-il.
Ndlr : L’association des franchisés Troc.Com, baptisée DEPOT (pour Défendre Entraider Pérenniser Optimiser Troc), représente 60 des 80 magasins franchisés français du réseau.