Surfant sur un marché en croissance, plusieurs concepts spécialisés dans des activités sportives tentent de percer à l’ombre des grandes enseignes multisports. Le rugby, le golf et la course à pied sont à l’honneur.
Après le foot, les enseignes s’attaquent au rugby
Après l’apparition, ces dernières années, de concepts tournant autour du football (foot en salle, équipement…), c’est désormais au tour de chaînes dédiées au ballon ovale de vouloir s’imposer. Elles proposent un large choix de rugbywear, pour les pratiquants comme pour les supporteurs, mais aussi des équipements pour les clubs ainsi que des produits personnalisés.
La plus ancienne, Rugby Store, est apparue en 2008. Elle annonçait 18 unités sous licence de marque en octobre 2012. Esprit Rugby (créé en 2010) se développe en concession et regrouperait une douzaine de magasins. Ô Rugby, dont l’expansion en franchise n’a démarré qu’en 2011, revendique pour sa part 8 points de vente.
Enfin Boutique Rugby (deux magasins) vient juste d’annoncer son intention se grandir en franchise. Il faut ajouter à cette liste Religion Rugby (4 magasins), qui est avant tout une chaîne dédiée aux accessoires vestimentaires autour du rugby (polo, pulls…).
Ces concepts s’appuient sur un contexte favorable : depuis 2007, année où la Coupe du monde de rugby fut organisée dans l’Hexagone, le nombre de licenciés a dépassé la barre des 300 000, et s’est maintenu. Mais leurs perspectives de développement demeurent limitées… par le fait que ce sport est surtout pratiqué dans le Sud-ouest ou le Sud-est (où se développent les réseaux) et demeure très majoritairement masculin.
Golf, running et autres niches du marché
Endurance Shop s’adresse aux aficionados du running, du trail et de la randonnée. Enseigne organisée, depuis sa création en 2002, sous forme de groupement d’indépendants, elle est passée à la franchise en 2011 pour étendre sa couverture. Le réseau annonce aujourd’hui 42 points de vente.
Rando Running a suivi ses traces un peu plus tard et revendiquait en octobre 2012, 10 unités dont 9 franchises.
Jouer la carte de la spécialisation
Il repose aussi sur une stratégie de niche : pour trouver sa place à côté de géants comme Décathlon (succursaliste) ou Go Sport, sans disposer de capitaux importants (un emplacement n°1 n’est pas indispensable dans leur cas car la clientèle vient essentiellement grâce à une communication ciblée et au bouche-à-oreille), il faut jouer la spécialisation et miser sur le service à la clientèle.
C’est pourquoi les enseignes recherchent des passionnés, pour qui parler de sport avec les chalands représente un vrai bonheur. Mais si être capable d’apporter le bon conseil est indispensable, cela n’est pas suffisant : il faut également être un commerçant avéré, investi au quotidien dans la gestion de son magasin.
Le sport : un marché en forme
Une bonne nouvelle pour le secteur après trois années de stabilité. Les ventes se répartissent de la façon suivante : 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisés par environ 4 000 magasins spécialisés dans les articles de sports et de loisirs (mais surtout les cinq grands – Décathlon, Intersport, Go Sport, Sport 2000, Foot Locker – qui représentent à eux seuls plus de 80 % du chiffre de ce segment). Et 2 milliards d’euros environ pour les autres entreprises de la distribution non spécialisée (grandes surfaces alimentaires, enseignes de prêt-à-porter, chausseurs, VPC, etc.).