Dans un dossier qui vient de paraître, l'Institut national de la statistique dévoile les résultats d'une enquête menée auprès des réseaux d'enseignes : franchises, groupements et intégrés. Et tente pour la première fois d'évaluer leur poids par secteur.
Les réseaux réalisent les trois quarts du chiffre d’affaires du commerce de détail en magasin. C’est l’Insee qui le dit, dans un dossier intitulé « Les réseaux d'enseignes dominent le commerce de détail », qui vient de paraître (*) et s’appuie sur une enquête menée auprès d’eux en 2006 et 2007. Mais aussi sur le recensement de leurs points de vente (c’est-à-dire la délimitation des « contours » de ces réseaux). Ce qui permet, pour la première fois, d’évaluer leur poids par secteur, même si l’Institut national de la statistique s’est déjà penché sur le commerce en réseau.
Les réseaux « sont particulièrement présents dans le commerce alimentaire non spécialisé, le bricolage et les grands magasins : ils y concentrent plus de 80 % du chiffre d’affaires, écrit Gwennaël Solard, qui signe cette étude. Ils sont un peu moins présents mais encore fortement majoritaires dans l’habillement, la chaussure et l’électroménager. Ils sont moins répandus dans l’alimentation spécialisée et l’artisanat commercial ».
7 % pour la franchise, 22 % pour les groupements
Les commerces franchisés réalisent selon l’Insee 7 % du chiffre d’affaires du commerce de détail hors pharmacie, derrière les magasins adhérents à un groupement (22 %) et les points de vente intégrés (41 %), « forme d’organisation prédominante » d’après cette étude. Pour qui « les autres formes d’organisations sont plus marginales » : 2 % pour la concession et 1 % pour la commission-affiliation, notamment.
Dans les secteurs du commerce de détail où les réseaux prédominent (plus de 50 % du chiffre d’affaires), c’est en premier lieu sous la forme de réseaux intégrés, estime l’Insee. Seules exceptions : les petites surfaces alimentaires, « où les points de vente en groupement et en franchise réalisent chacun plus de 35 % de chiffre d’affaires », le commerce de livres, journaux et papeterie, « où les points de vente en concession sont très développés », et le commerce de meubles, « où les réseaux non intégrés représentent 46 % du chiffre d’affaires ».
La franchise plus répandue dans le commerce de fleurs
L’organisation la plus fréquente après les magasins intégrés est « tantôt le groupement » (commerce de bricolage, grandes surfaces alimentaires), « tantôt la franchise » (commerce de meubles, grands magasins), constatent les auteurs de l’étude.
Tandis que dans les secteurs où les réseaux ne sont pas dominants (moins de 50 % du CA), les formes d’organisation les plus répandues sont l’intégration (commerce d’horlogerie et bijouterie), la franchise (commerce de fleurs), le groupement (quincaillerie), ou l’absence d’organisation en réseau (alimentaire spécialisé).
L’Insee consacre une partie de son étude à la prise en compte des réseaux dans la statistique de concentration sectorielle. Où l’on apprend par exemple que « la prise en compte des réseaux d’indépendants augmente considérablement la mesure de la concentration » dans deux secteurs : les petites surfaces d’alimentation générale et le commerce d’optique et de photographie, « composés de larges réseaux d’indépendants principalement franchisés et en groupement ». De même, relève l’Insee, « les librairies et les maroquineries sont nettement plus concentrées lorsque l’on prend en compte les réseaux ».
(*) « Les réseaux d'enseignes dominent le commerce de détail », Le commerce en France – Insee Références web – Édition 2011
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