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      Les services à la personne en questions

      Si le rythme de création d’emplois dans les services la personne ralentit, l’essor des réseaux spécialisés ne se dément pas. Les futurs franchisés ont toutefois intérêt à faire le tri entre les multiples propositions du marché.

      Le marché des services à la personne (SAP) a représenté, selon le BIPE (société d’études économiques et de conseil en stratégie), 15,6 Mds€ de chiffre d’affaires en 2008, soit un taux de croissance de 10 %, pour 16 000 organismes agréés. Pourtant, certains observateurs estiment que « filon des services à la personne se tarit ». S’appuyant sur les pertes subies par les enseignes nationales France Domicile et Serena, et sur un ralentissement du rythme des créations d’emplois dans le secteur en 2009, lié à la crise économique.

      Les commentaires des franchiseurs ne vont pas du tout dans ce sens, indique le consultant Gilbert Mellinger (Epac International), pour qui « le marché est à ce point demandeur qu’il est là pour durer : les fondamentaux structurels sont puissants. Il existe une demande et des incitations fiscales, je ne connais pas beaucoup de secteurs aussi favorables, à part la production d’électricité ou la rénovation de l’habitat ».

      Pourtant, la multiplication des chaînes suite à la mise en œuvre des dispositions Borloo pour le développement du secteur a suscité craintes et réserves parmi les spécialistes de la franchise. Au point que la Fédération française de la franchise a publié, dans son guide annuel « Toute la franchise 2009 », des « lignes directrices » spécialement destinées aux candidats attirés par les services à la personne.Les candidats à la franchise dans les SAP doivent être aussi vigilants que s’ils rejoignaient des activités demandant des investissements élevés. Comme dans tout autre secteur, mais plus encore compte tenu de la complexité des métiers exercés et du peu d’ancienneté de certains acteurs, le futur franchisé doit donc faire son travail de questionnement. Et s’informer au maximum conformément à la loi Doubin. « Les candidats, souligne Gilbert Mellinger, ont un rôle actif à jouer en allant voir les franchisés en place pour vérifier s’ils atteignent le chiffre d’affaires annoncé par le franchiseur. C’est à eux de faire le tri, c’est leur métier de chef d’entreprise ». Première alternative pour les candidats à la franchise : privilégier un concept spécialisé dans un seul créneau d’activité, ou proposant au contraire une large palette de prestations parmi les 25 concernées par le plan Borloo. C’est-à-dire ouvrant droit à 50 % de déduction fiscale pour les clients, et à un taux de TVA réduit à 5,5 %.

      Certains généralistes plaident pour la pertinence de leur modèle. C’est le cas de Générale des Services créé en 1999, qui se positionne comme « un hyperspécialiste » de l’aide à la personne. « Le point commun entre les différentes prestations, c’est la logistique et le process dans la délivrance du service », explique son dirigeant Didier Château.

      « Il existe une logique économique à faire du multiservice : d’abord parce qu’un client satisfait de notre offre en ménage peut devenir un client de nos prestations en jardinage, alors que le coût d’acquisition d’un nouveau client représente 50 à 100 euros », ajoute-t-il. De plus, les activités dégageant peu de marge, il faudrait miser à la fois sur le volume et sur la qualité pour être rentable.

      Si la formation initiale des franchisés et le soutien du franchiseur permettent de faire face à toutes ces contraintes, l’approche « généraliste » semble pertinente. « A condition, nuance Gilbert Mellinger, que le franchiseur soit capable de conseiller à ses franchisés de commencer avec une ou deux activités, parce qu’elles représentent le gros du marché, avant de passer aux autres ».

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