Malgré une année 2009 plus difficile, Ekyog poursuit son développement pour atteindre rapidement les 50 magasins à l’enseigne.
Primée aux Espoirs de la franchise 2007, votre marque-enseigne de mode éthique s’est installée dans le paysage de l’habillement avec une trentaine de points de vente créés depuis 2005. Dans quelle mesure la conjoncture impacte ou non vos projets de développement ?
On ne peut pas nier que 2009 a été une année difficile pour le secteur. Ekyog n’a pas échappé à la règle. La baisse de la fréquentation en magasin a dégradé nos résultats. Cela dit, et sans avoir les niveaux de croissance des années précédentes, nous continuons à bien nous situer. Surtout quand on observe le recul de l’activité du marché en général et le chiffre d’affaires des différents acteurs de commerce indépendant organisé. La plupart de nos affiliés (ndlr : 23 au total) possédant des références 2008 ont continué à afficher une croissance dans le vert l’année dernière. Le panier moyen est monté à 110 euros. La tendance générale reste donc positive.
Côté développement, Ekyog a enrichi son réseau d’une dizaine de boutiques. Cela va se poursuivre en 2010 avec 10 ouvertures programmées pour le premier semestre sur tout le territoire, en propre comme en commission-affiliation. En privilégiant toujours des emplacements très qualitatifs, en centre-ville. Voire en centre commercial selon les opportunités. Le réseau a récemment inauguré sa première unité de la sorte à Saint-Brieuc, en affiliation.
Globalement, notre modèle de développement reste le même : nous souhaitons, à l’avenir, conserver un ratio de 1/3 de succursales et 2/3 d’affiliées au sein du parc. Au-delà du montage financier, les affiliés, qu’ils soient professionnels du secteur ou investisseurs, doivent vraiment adhérer au concept et aux valeurs véhiculées par la société.
Ces derniers mois, votre société a entrepris d’étoffer son capital. Dans quel but et avec quels objectifs ?
Ekyog est née en 2005. C’est une entreprise encore jeune. Pour développer le réseau, il faut des moyens financiers. Notre modèle économique nécessite des fonds car ouvrir des magasins requiert beaucoup d’argent et nous ne voulons pas grandir en comptant uniquement sur le recrutement d’affiliés. Nous avons donc, depuis 12 mois, procédé à plusieurs levées de fond propres (ndlr : avec Uni Expansion Ouest, Bretagne Participation, Bretagne Jeunes Entreprises, Anthéos et 123Venture).
Ces opérations nous permettent de disposer de la surface financière pour nous développer en succursale et atteindre, assez rapidement je l’espère, les 50 unités. Nous souhaitons notamment renforcer notre présence à Paris et en région parisienne sur des emplacements, par définition, à grosse valeur locative.
Plutôt dans l’air du temps, votre concept de coton bio est-il pérenne sur la durée face à la concurrence et quelle réflexion menez-vous en la matière ?
Nous restons très attachés à notre projet originel et à notre modèle industriel : des matières écologiques, le contrôle de notre filière de production et une politique de prix juste. Sur le créneau du moyen/haut de gamme où nous sommes positionnés, notre offre reste très différenciante sur le marché. Nous n’avons pas pour l’heure, d’équivalent sur le segment du vêtement bio. Cela dit, nous avons conscience que notre clientèle vient aussi chez Ekyog pour l’aspect mode, car elle a envie de porter nos produits. Pas nécessairement parce que ceux-ci sont bios… Il faut en tenir compte.
Nous avons par ailleurs progressivement étoffé notre offre avec des lignes de textile pour bébé et des gammes de cosmétiques et de linge de bain. Cela ne représente encore qu’une petite part du chiffre d’affaires en magasin mais ces produits confortent la cohérence d’ensemble du concept.