Onze fédérations majeures du commerce et de la restauration, dont la Fédération française de la franchise (FFF), dénoncent les propos tenus le 9 avril par le Conseil National des Centres Commerciaux (CNCC).
Onze fédérations du commerce et de la restauration (1), dont la Fédération française de la franchise (FFF), ont dénoncé dans un communiqué du 10 avril 2020 les propos tenus par le Conseil National des Centres Commerciaux (CNCC) dans son communiqué de la veille.
Dans son communiqué du 9 avril 2020, le Conseil National des Centres Commerciaux lançait notamment « un appel solennel aux grandes enseignes internationales et nationales et entreprises moyennes en bonne situation financière, pour qu’elles s’acquittent de leurs échéances contractuelles, ne serait-ce que par solidarité avec les « petits » locataires ». « La capacité des propriétaires à honorer leurs propres engagements bancaires et obligataires et à venir en soutien des petits commerces et des entreprises moyennes en situation particulièrement tendue en dépend », soulignait le CNCC.
Les fédérations de commerçants et de restaurateurs, dont les secteurs représentent 2,6 millions de salariés, dénoncent quant à elle des propositions « totalement inadaptées à la profondeur de la crise que nous traversons, et irrespectueux au regard des efforts supportés par l’Etat, les commerçants et les salariés ».
Un discours « en décalage complet avec la réalité de la situation économique et sociale »
« Les bailleurs de centres commerciaux, à travers la voix du CNCC, considèrent que les loyers doivent être perçus normalement, sauf pour les plus petits commerçants auxquels il est proposé un étalement sur 24 mois (et non une annulation), résument les auteurs du communiqué. Ce discours est en décalage complet avec la réalité de la situation économique et sociale. »
Saluant les actions des bailleurs ayant adopté des mesures pour soutenir les commerces, les fédérations du commerce et de la restauration appellent les représentants du CNCC « à revenir rapidement sur leurs déclarations et à ouvrir une véritable concertation qu’ils disent appeler de leurs vœux, mais à laquelle ils n’ont jamais donné de chance ».
Les fédérations du commerce et de la restauration en appellent au gouvernement
« Par la voix du CNCC, les bailleurs ont fermement refusé de marquer leur solidarité avec les commerçants face à la crise sanitaire et économique du Covid-19 », estiment les fédérations du commerce et de la restauration. Qui en conséquence demandent au Gouvernement « de protéger tout de suite les commerçants en étendant les dispositions des ordonnances interdisant aux bailleurs de faire jouer les clauses résolutoires, les cautions ou garanties bancaires ».
« Cette mesure doit permettre de se donner le temps nécessaire pour mettre en place des dispositions de sortie de crise sauvant un maximum d’emplois et de commerçants. Sans traiter du problème crucial des loyers, cet objectif ne pourra être atteint, et l’argent public du chômage partiel et des prêts garantis par l’État aura été largement gaspillé », concluent les auteurs du communiqué.
Joignant le geste à la parole, cinq représentants de grandes enseignes, qui siégeaient au Conseil National des Centres Commerciaux, ont, dans la foulée de ce communiqué, démissionné de leur mandat d’administrateur, selon la lettre spécialisée La Correspondance de l’Enseigne.