Les magasins d’achat-vente et de dépôt-vente ont aujourd’hui de quoi se réjouir : porté par un contexte favorable, le marché de l’occasion devrait croître à un rythme soutenu d’ici à 2010.
La distribution de biens d’occasion serait « en plein boom ». C’est ce que rapporte une étude publiée en début d’année par le cabinet Xerfi. L’institut y estime à 6 % la progression enregistrée par le marché en 2008. Et prévoit qu’elle sera de 8 % en 2009. Principaux acteurs de cette croissance : les réseaux physiques de dépôt-vente et d’achat-vente. Qui, rappelle l’enquête, ont pour particularité d’être développés de façon quasi-exclusive sur le modèle de la franchise.
Les responsables d’enseignes confirment la bonne santé du secteur. A l’image de Jérôme Taufflieb, président directeur général d’Easy Cash (35 magasins), à qui les + 8% annoncés par Xerfi pour 2009 paraissent même « sous-évalués » en regard des résultats observés dans le réseau ces derniers mois. « Notre chiffre d’affaires a progressé de 17 % à surface courante en 2008, avec seulement deux inaugurations », souligne-t-il.
Un constat partagé par Pascal Lescouzères, Pdg de La Trocante (52 points de vente), qui annonce avoir « revu à la hausse » ses objectifs de développement pour 2009. « Nous prévoyions 5 ouvertures sur l’année, or nous avons déjà signé 14 contrats », indique le dirigeant. Les deux responsables rejettent toutefois l’idée selon laquelle leurs concepts profiteraient de la crise. « Il ne faut pas se voiler la face, tout le monde est touché y compris nous. La différence, c’est que le marché de l’occasion est structurellement très porteur », explique Pascal Lescouzères.
Porteur, d’abord parce que les mentalités ont changé. La transaction d’occasion a bénéficié ces dernières années de ce que le Pdg d’Easy Cash appelle une « banalisation positive ». Autrement dit, les consommateurs n’ont plus de complexes à entrer dans des magasins qu’ils auraient peut-être snobé il y a quelques années.
Une évolution à laquelle ont activement participé les enseignes spécialisées, à grand renfort de campagnes et slogans sur le thème de « l’achat malin ». Bien aidées en cela d’ailleurs par des sites Internet comme eBay ou PriceMinister qui ont fait de l’achat d’occasion le dernier bon plan à la mode.
Porteur, aussi, car les ménages, voyant leurs dépenses incompressibles (loyer, factures, etc.) augmenter régulièrement, sont devenus de plus en plus sensibles aux prix, dès lors qu’il s’agit d’achats secondaires. « C’est flagrant dans nos magasins, où l’on voit des gens acheter un produit d’occasion, juste parce que nous le vendons 20 % moins cher que le neuf », témoigne Jérôme Taufflieb.
Cet environnement macroéconomique devrait, selon Xerfi, favoriser une croissance sensible du nombre de points de vente spécialisés à l’horizon 2010. Comme le soulignent à juste titre les conclusions de l’étude menée par le cabinet, le potentiel des enseignes dans ce domaine est encore significatif, puisqu’aucune à part Troc.Com ne dépasse encore les 100 magasins. « C’est précisément le niveau auquel nous prévoyons de parvenir à moyen terme », annonce, confiant, Pascal Lescouzères pour La Trocante.
Habitué à une progression de 2 à 3 nouvelles franchises par an, Easy Cash espère également accélérer le mouvement. L’enseigne compte sur son nouveau format de points de vente, de petits magasins de centre-ville, moins chers à monter que ses modèles de périphérie, pour y parvenir. Elle table pour l’heure sur 5 à 8 inaugurations en 2009.