Après ses belles performances de 2010 et 2011, le marché du meuble s’est retourné. Les ventes du secteur ont chuté de 3 % en 2012. Et les mois qui viennent resteront difficiles.
Elles avaient atteint en 2011 un niveau historique ; les ventes de meubles ont subi, en 2012, un sérieux coup de frein. L’année avait pourtant bien commencé, avec de bons mois de janvier, avril et mai. Mais août, octobre et décembre ont été particulièrement difficiles. Et le secteur a finalement terminé l’exercice sur un chiffre d’affaires global de 9,54 milliards d’euros, en recul de 3 % à surface évolutive. Soit une performance proche de celle qu’il avait enregistré en 2009 (-3,1 %), au plus fort de la crise.
Seule la literie résiste
Seul le segment de la literie échappe à ce retournement et enregistre une légère progression (+0,5 %), grâce à des ouvertures de nouveaux points de vente et une politique d’animation promotionnelle agressive.
Les ventes de cuisines, qui tiraient le marché depuis des années, ont elles bien du mal à résister à la contraction du marché immobilier et enregistrent une baisse de 1,5 % (vs + 6 % en 2011). Le repli des mises en chantier et des transactions pèse également sur les ventes de meubles de salle de bains (-2,9 %), tandis qu’une saison estivale tardive a pénalisé le mobilier de jardin (-1,8 %). La plus forte chute du secteur concerne les canapés, fauteuils et banquettes qui, confrontés à de fortes baisses de prix, perdent 4,7 %.
Intentions d'achats timides pour 2013
La distribution spécialisée maintient toutefois, avec 87,5 % de parts de marché, ses positions face aux hypermarchés, aux solderies, aux grandes surfaces de bricolage et aux pure players de la vente en ligne. Un canal qui représente tout de même déjà 8 % du marché français du meuble, selon Christophe Gazel, directeur général de l'Institut de promotion et d'études de l'ameublement (Ipea). Et il pourrait encore gagner du terrain, Amazon.fr se préparant, selon nos confrères du Figaro, à ouvrir prochainement une boutique de meuble sur son site.
La Fédération française du négoce, de l'ameublement et de l'équipement de la maison (Fnaem) estime que les prévisions négatives de l’immobilier pénaliseront encore l’activité du secteur en 2013. Et de fait, les intentions d’achats des ménages pour l’année paraissent bien timides. « L’année se jouera sur la capacité des professionnels du secteur à développer des ventes de renouvellement », prévient l’organisme.