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      Mountassir Bouhadba, Président fondateur de Gigafit - Interview du 14 juin 2019

      Pour réussir aujourd’hui dans le fitness, il faut avant tout avoir la motivation et la volonté. Ensuite nous savons former ceux qui possèdent ces atouts.

      Mountassir Bouhadba, Président fondateur du réseau GigafitPouvez-vous revenir sur votre parcours ?

      Personnellement j’ai toujours eu envie d’entreprendre. À l’âge de 10 ans, je jouais déjà à des jeux de gestion sur mon ordinateur. Plus tard, j’ai complété ma licence en marketing par une spécialisation en école de commerce. Parallèlement j’ai aussi toujours été passionné par le sport et les arts martiaux en particulier, que j’ai pratiqués à haut niveau. Finalement j’ai entamé mon parcours professionnel en combinant mes deux passions. C’est certainement un bon atout pour réussir.

      J’ai ainsi créé – avec deux amis d’école, Alexandre Camarty et Cédric Hubert, qui sont toujours à mes côtés chez Gigafit –  European Marketing Systems (EMS). Nous étions une équipe issue du marketing, avec une expérience forte des réseaux sociaux. Le but était de proposer un service complet aux clubs de sport et de remise en forme : positionnement stratégique et campagnes marketing. On a aussi créé l’agence de communication Gym Market, spécialisée, en particulier grâce au web-marketing, dans la génération de prospects pour les opérateurs du marché du fitness : la création de flux et leur transformation commerciale.

      Comment est né le concept Gigafit ?

      À peu près à la même époque j’ai rejoint une jeune enseigne de fitness en tant que directeur commercial et marketing ainsi qu’associé. J’ai contribué à la faire grandir mais sa stratégie du tout low cost, avec peu de services, ne me semblait pas la plus garante de pérennité. J’ai donc décidé de créer ma propre enseigne et c’est ainsi que Gigafit est né avec l’ambition d’apporter du service humain et de fidéliser la clientèle. Le premier centre a vu le jour à Paris, dans le 18ème arrondissement, en 2015. Rapidement le succès a été au rendez-vous et d’autres unités ont vu le jour grâce aux résultats dégagés par les centres dès l’ouverture. Puis, assez naturellement, est venue l’idée de développer un réseau et un début de développement en franchise a été amorcé en 2016.

      Pouvez-vous présenter le concept Gigafit, tel qu’il existe aujourd’hui ?

      L’idée est de proposer un maximum de services à des tarifs très abordables et adaptés aux habitudes de consommation de tous (forfait week-end, forfait heures creuses, forfait illimité et services premium). Ainsi, chaque adhérent a la possibilité de consommer seulement ce dont il a besoin et ce dont il a envie en restant toujours dans un concept haut-de-gamme : espace de cardio-training, musculation guidée, poids libres, espace renforcement et échauffement pour une pratique en solo, avec des amis ou des collègues. Des cours collectifs sont aussi proposés : danse, yoga, zumba, step, initiation aux sports de combat ainsi que cours Les Mills (la référence incontournable du secteur).
      Enfin des services premium supplémentaires, non compris dans le forfait de base, peuvent être proposés lorsque la surface du centre le permet : espace aquatique avec spa, cross-training, biking, squash, coaching privé. Cela permet d’apporter une qualité de service supplémentaire, ce qui peut correspondre à une clientèle plus âgée ou de répondre à des problèmes de santé, comme l’obésité ou l’arthrose par exemple, avec des programmes adaptés (gym douce, etc.)

      Le tout est renforcé par nos applications qui permettent d’avoir accès à des bilans personnalisés et un suivi détaillé. Ainsi chaque adhérent peut se fixer des objectifs clairs et mesurer ses progrès en quelques clics.

      Comment se décline le concept aujourd’hui ?

      Nous développons aujourd’hui quatre formats différents de clubs : Flash (150 à 300 m²), Express (300 à 500 m²), Design (500 à 900 m²) et XL (900 à 1 500 m², voire plus), pour des investissements moyens allant de 800 à 1 000 euros/mètre carré selon les implantations. Cela permet de s’adapter à tous les types d’implantation et à toutes les zones de chalandise. Nous pouvons ainsi aussi bien implanter des micro-clubs en milieu rural, que des salles en pied d’immeuble en cœur de ville, dans des quartiers où il est très difficile de se garer, comme notre unité située près du port de Nice, ou encore de très grosses structures de 6 000 m² avec énormément de services en périphérie.

      GigafitParmi les éléments fondamentaux du concept : libre-accès, salle ouverte 7 jours sur 7, de 6 h à 23 h (et même 24h/24 et 7j/7j dans certains cas !), matériel haut-de-gamme, coaches certifiés pour encadrer des sessions en groupe et une large palette d’activités (cardio-training, espace poids libres, renforcement, initiation aux sports de combat… et, bien sûr, cours collectifs), mais aussi des conseils nutritionnels et une gamme de produits diététiques GF ONE. Ensuite, tout comme nos adhérents peuvent choisir leur forfait à la carte, nos franchisés peuvent modeler leur offre en développant, en l’accord de l’enseigne évidemment, des activités complémentaires (piscine, squash, escalade, country-club…). Et bien sûr les salles peuvent s’appuyer sur les retombées de nos campagnes nationales en TV ainsi que nos services spécialisés dans la communication, le webmarketing et le référencement web, afin de créer un flux continu de prospects.

      Vous mettez en effet l’accent sur l’aspect marketing. Pourquoi ?
      Parce que dans ce secteur très concurrentiel, c’est aujourd’hui essentiel. Nous mettons ainsi l’accent sur deux leviers qui permettent de renforcer le chiffre d’affaires : le marketing (comment faire venir les adhérents dans les clubs) et le commercial (comment les garder). C’est là notre point fort.
      Au cours de la phase de préparation d’une ouverture, nous dressons, avec le futur franchisé, un plan marketing pour sa première année d’activité, qui sera intégré dans son plan de financement. En fonction de la typologie de la zone de chalandise, de la taille de la salle, du budget mobilisable par notre partenaire, nous établissons précisément ce qu’il va falloir faire : flyer, 4×3, radio, Facebook, action ponctuelle, etc. Mais évidemment, c’est lui qui valide son plan de communication.

      Comment est structuré le groupe aujourd’hui ?

      EMS est devenu aujourd’hui la holding du groupe. Elle chapote les différents pôles d’activité : développement des succursales, société de franchise et nos agences de communication, mais aussi notre marque GF ONE de vêtement sportifs et de compléments alimentaires, commercialisée sur notre boutique en ligne et dans notre réseau de magasins, et Gigafit Academy, nos écoles de formation de coaches sportifs. Des équipes transverses, juridiques, comptables et marketing en particulier, interviennent auprès de ces différents pôles. Nous disposons aussi qu’une équipe de professionnels de l’immobilier commercial, qui recherche les emplacements, peut assister nos franchisés dans la négociation de leur bail et la constitution de leur dossier financier (lorsque la promesse de bail est signée). Pour nos partenaires, cela permet d’avoir un interlocuteur par type de problème rencontré.

      Où en êtes-vous aujourd’hui en termes de développement ?

      Nous avons aujourd’hui une soixantaine de clubs, une partie en succursale et une autre en franchise. Les deux tiers sont implantés en Ile-de-France. Nous espérons finir l’année 2019 avec 75, 80 clubs. Au total cela représente environ 120 000 adhérents.

      Nous allons donc continuer à accueillir de nouveaux partenaires, en particulier en province. Mais, très satisfaits de leur réussite, des franchisés en activité ont aussi commencé à ouvrir un deuxième centre. Cet axe de développement va certainement se renforcer dans les années à venir.

      Quid de l’international ?

      Le secteur du fitness s’internationalise rapidement. Des grands acteurs étrangers se développent rapidement en France. Pour asseoir notre pérennité, nous avons donc la volonté de nous internationaliser nous aussi. Mais cela n’aurait pas trop de sens de cibler l’Europe du Nord, où le marché est largement mature. Notre priorité c’est plutôt l’Europe du Sud (Portugal, Espagne) et les pays émergents francophones (Afrique du Nord, Madagascar). Nous lançons à l’heure actuelle notre développement à l’Ile Maurice avec un partenaire local. L’idée est de trouver un master-franchisé capable de porter la marque dans son pays. De notre côté nous renforçons notre compétence pour trouver fournisseurs internationaux de confiance, adapter éventuellement le concept aux spécificités des différents marchés, etc.

      Quel type de partenaires recherchez-vous ?
      Dans l’équipe, nous sommes tous des sportifs, de différents niveaux. Assez naturellement nous cherchons des partenaires passionnés par le sport et l’entrepreneuriat mais également des investisseurs et des gestionnaires désireux de démocratiser le Fitness Plaisir. Tous les profils doivent également avoir le sens de l’entreprise et l’envie de réussir. C’est primordial. Ensuite nous sommes capables de les former pour qu’ils acquièrent les compétences nécessaires. À tous nous expliquons : ce n’est pas simplement un loisir, il faut beaucoup s’investir car l’animation d’un club représente beaucoup de travail.

      Et ils doivent aussi disposer d’un apport minimal allant, selon le format de salle choisi, de 35 000 à 150 000 euros. Nous pouvons ensuite les aider à lever des fonds auprès d’organismes spécialisés. Ou à trouver des solutions adaptées.

      Combien de temps faut-il pour implanter un centre ?

      Chaque cas est évidemment particulier, mais pour donner une tendance générale, on peut dire qu’il faut un minimum de six mois. Disons au moins deux mois pour trouver le local, deux autres pour monter le plan de financement et l’obtenir. Et deux mois pour réaliser les travaux.

      Selon la nature de l’emplacement, certains problèmes particuliers peuvent surgir. Ainsi dans Paris intramuros, où les problèmes de voisinage sont prégnants, nous pouvons réaliser une étude d’impact. En revanche nous ne recherchons pas d’emplacement numéro 1, car le fitness ne correspond pas à un achat d’impulsion mais à une demande active et le bouche-à-oreille compte beaucoup pour faire connaître un club. Du coup les loyers sont plus abordables, et on peut trouver des locaux plus grands pour exprimer le concept.

      Comment faites-vous connaître et grandir votre marque ?

      Je suis un ancien sportif de haut niveau. Ma connaissance du milieu nous a permis au départ de profiter d’une opportunité et de sponsoriser, en 2016, le retour de la boxe sur la chaîne télévisée Canal +. C’était d’autant plus intéressant que des cours d’arts martiaux sont proposés dans nos centres. Nous avons choisi de poursuivre dans cette voie en participant à de grands événements sportifs, comme les 24h du Mans ou un gala de boxe et de fight à Dubaï, ou encore en sponsorisant des sportifs de haut niveau. Nous consolidons aussi la marque grâce à nos contenus diffusés sur Gigafit TV et à notre positionnement résolument 2.0 qui se matérialise par notre présence importante sur les réseaux sociaux.

      Quels sont vos projets aujourd’hui?

      A cours terme réussir le déménagement prochain de notre siège social dans des locaux plus vastes, ce qui va nous permettre d’étoffer nos services et de mieux accompagner l’expansion du réseau. En ce qui concerne celui-ci, nous nous sommes donné un objectif d’une centaine de salles d’ici la fin 2020 en France. Parallèlement nous allons poursuivre notre expansion à l’international. Nous avons aussi entamé une réflexion pour faire évoluer le concept. Peut-être en y intégrant des espaces de travail et de vie. Mais il est trop tôt pour développer concrètement cette perspective.

      Par ailleurs je suis de la génération Y et 70 % de notre clientèle aussi. Je connais donc parfaitement ses besoins et ses pratiques, en particulier digitales. Peut-être que dans dix ans, nous serons un peu dépassés mais c’est encore une histoire qui est à écrire. Mais je pense aussi que notre diversification à l’horizontale, le fait de ne pas avoir mis tous nos œufs dans le même panier, est une bonne protection.

       

      Article paru dans le numéro 268 de la Revue NumériqueLisez plus d’articles du numéro 268 en cliquant sur ce lien

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