L’intérêt des fonds pour notre marque valorise le capital des franchisés.
Cinq ans après une précédente opération de rachat, vous venez de prendre le contrôle de 5 à Sec avec le fonds ING Parcom Private Equity : pour quel montant, avec quels objectifs et sur quelle durée?
5 à Sec a été racheté en juillet au fonds Milestone Capital, qui en avait pris le contrôle en 2001, par ING Parcom. Nous avons trouvé une bonne entente avec ce fonds (qui avait déjà investi dans Courtepaille en 2005) et j’ai proposé à l’équipe en place depuis 2001 (une quinzaine de personnes) de s’impliquer dans le projet. Aujourd’hui, le management détient donc 15 % du capital.
Le chiffre de 95 M€, cité dans la presse, ne correspond pas au montant de la transaction, mais au deal financier complet, qui inclut des réserves en vue de l’acquisition de nouveaux magasins et de la rénovation d’une partie du parc intégré.
Notre objectif est de doubler le nombre de magasins en propre et le chiffre d’affaires sur 5 ans. Sur la durée de l’engagement, il n’existe aucune règle. Mais on sait que généralement, les fonds travaillent sur 5 ans. Ce qui nous a intéressé, c’est qu’ING Parcom travaille en fonds propres. C’est pourquoi il n’a pas vocation à faire des allers-retours, ni à vendre plus tôt.
Quelles conséquences cette volonté de doubler le nombre de vos succursales va-t-elle avoir sur votre stratégie de développement en franchise ? Et qu’apportent les changements d’actionnaires intervenus aux franchisés en place ?
Ce changement d’actionnaires ne change rien à notre politique. Depuis 2001, nous avons procédé au rachat de réseaux franchisés sous enseigne 5 à Sec, en France et au Portugal, et de réseaux concurrents, comme Bel et Blanc en Hongrie ou En 5 Sec en Suisse. Nous allons poursuivre cette stratégie, pour atteindre 400 magasins en propre d’ici 4 à 5 ans, contre 215 à ce jour. La franchise représente aujourd’hui 85 % de notre parc
Depuis 3 ans, nous ouvrons chaque année en France environ 15 magasins en franchise, soit avec des franchisés existants, soit avec de nouveaux entrants. Mais il ne s’ouvre pas beaucoup de centres commerciaux or, nous nous installons à 65 % en galerie marchande. C’est pourquoi, à l’international, nous suivons l’implantation de la grande distribution française dans le monde.
Pour les franchisés, le fait que 5 à Sec ait retrouvé depuis 2001 une situation financière saine constitue un gage de sécurité. Cela va leur permettre d’améliorer leur rentabilité et de mieux répondre aux défis du marché. De même, le fait qu’un nouveau fonds s’intéresse à ce métier un peu particulier constitue un gage de valorisation de leur capital, tout en faisant bénéficier le franchiseur de capacités de financement nouvelles pour l’extension du réseau de magasins. Enfin, l’équipe de management en place depuis 2001 continue le travail engagé, ce qui constitue un gage de pérennisation des contacts pour les franchisés.
Vous prévoyez l’ouverture de plus de 400 nouveaux magasins dans le monde en 4 ans : dans quels pays envisagez-vous de vous implanter en priorité ?
5 à Sec regroupe 1 600 points de vente, dont une centaine en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, et 400 environ en Amérique Latine. Nous détenons en propre 215 points de vente, dont 210 en Europe et 5 en Chine.
La France représente 300 magasins sur 1 600 : nous sommes un acteur global d’origine française. Nous visons une croissance de 100 magasins par an, en priorité dans les pays en fort développement, où le commerce est en train de s’organiser, par exemple certains pays de l’Est. Nous sommes déjà présents au Brésil, en Russie et en Chine. Nous ne voulons pas nous exporter en “kamikazes” mais, à chaque fois, poser des fondamentaux et prendre le temps de bien comprendre ces marchés.
