La tête espagnole de la franchise de restauration Nostrum connaît des difficultés qui interrogent sur ses capacités à poursuivre son développement.
Home Meal Replacement, la maison-mère espagnole du réseau de franchise Nostrum, s’est déclarée, fin octobre, en procédure de sauvegarde suite au retrait d’Ibercaja, de l’accord de refinancement la dette de l’entreprise par différentes banques espagnoles. L’enseigne, qui avait déjà recours à ce procédé il y a six ans, assure que cela ne remet nullement en cause l’avenir du réseau.
Rappelons toutefois que la tête de réseau a affiché des pertes, qui se sont élevées à 3,4 million d’euros en 2017. On ne peut cependant que s’interroger sur le décalage qui existe entre les fortes ambitions affichées de façon répétée par le réseau ces dernières années, et la réalité de son développement. Nostrum, qui a été lancé en 1998, exploite aujourd’hui 131 magasins répartis en Espagne, en Andorre et en France. Mais, malgré trois augmentations de capital pour huit millions d’euros en deux ans, la chaîne demeure très loin des objectifs mis en avant : 300 unités voire plus, une expansion à l’échelle européenne. Cette situation a amené certains experts à s’interroger sur le modèle économique de Nostrum, qui repose sur la vente de plats bon marché, donc avec une faible rentabilité, ce qui nécessite un fort trafic dans les établissements. Et donc des emplacements premium pour capter ce trafic.
Autre problème : Home Meal Replacement a lancé, en mars, une cryptomonnaie, avec l’objectif, entre autres, de lever rapidement des fonds pour pouvoir continuer à financer son développement international. On peut donc se demander si cette démarche, certes dans l’air du temps et à laquelle ont recours aujourd’hui bien des start-ups, n’est pas, en l’espèce, une tentative pour réunir des fonds en contournant la méfiance des banques, et donc une sorte de fuite en avant, même si elle permet de pallier à court terme les difficultés.