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      Photovoltaïque : le vent tourne

      L’annonce puis la baisse effective, en mars dernier, du tarif de rachat par EDF de l’électricité photovoltaïque produite par les particuliers, a porté un coup sévère aux réseaux de franchises spécialisés

      « C’est notre crise de 2008 à nous ». Eric Laborde, fondateur-dirigeant de Soleil en Tête, le premier réseau d’indépendants spécialistes des énergies renouvelables en France, l’admet sans ambages : la nouvelle baisse des tarifs de rachat par EDF de l’électricité photovoltaïque produite par les particuliers, décidée par l’Etat et entrée en vigueur début mars, a eu l’effet d’une « douche froide » sur l’activité de son enseigne. « Comme mes confrères du secteur, je m’attendais  à une baisse. Mais pas si brutale, ni si importante », confie le responsable. D’autant, rappelle-t-il, que le marché avait déjà du subir un premier choc, avec le coup de rabot porté au crédit d’impôt sur les installations photovoltaïques (passé de 50 à 25 %), en septembre 2010.
      « Ajoutez à tout cela le buzz négatif qui entoure notre activité depuis quelques mois à cause d’une poignée de mauvais installateurs ayant fait des clients mécontents… Vous comprendrez que nous traversons une passe un peu difficile ». 

      Des clients plus difficiles à convaincre

      Elle s’est traduite, chez Soleil en Tête comme dans le secteur en général, par une baisse sensible des ventes. L’enseigne n’a ainsi réalisé qu’une quarantaine d’installations de panneaux photovoltaïques en mars 2011, alors qu’elle en avait conçu une centaine en mars 2010.

      Elle a aussi mis un coup d’arrêt à son expansion, dynamique jusqu’alors puisque le réseau revendiquait 40 franchises en septembre 2010, soit tout juste un peu plus de deux ans après son lancement. « Or, une poignée d’entre elles n’a pas résisté au trou d’air. Nous sommes par conséquent redescendus à 29 », explique Eric Laborde.

      Le franchiseur, toutefois, se montre optimiste quant à l’avenir de son enseigne. « Nous avons la chance d’être un acteur multi spécialiste, qui propose du photovoltaïque, mais aussi des pompes à chaleur et des chauffe-eau solaires. Or ces produits sont et resteront porteurs. Nous allons leur donner plus d’importance dans notre modèle économique. Moyennant quoi notre concept conserve toute sa raison d’être », affirme-t-il.

      Un savoir-faire qui doit évoluer

      Optimiste, malgré le contexte, Ludovic Tanneau, directeur de la stratégie et du développement de Tryba Solar le reste également. Son enseigne, lancée début 2009, a elle aussi perdu plusieurs franchisés (ils sont 10 à l’heure actuelle contre 13 en septembre 2010) dans la bataille. « Même adossé à un grand groupe (ici Atrya, Ndlr), personne n’est à l’abri de retournements tels celui que nous venons de vivre », concède-t-il.

      Toutefois, d’après lui, la demande serait repartie depuis mars. « Les clients commencent à comprendre que, malgré leur baisse, les nouveaux tarifs de rachat restent intéressants. Alors oui, les projets paraissent moins clinquants. Oui, les prospects sont plus difficiles à convaincre. Mais c’est aussi le signe que le marché du photovoltaïque devient plus mature, plus posé et certainement plus sain », témoigne le franchiseur.

      Tryba Solar a comme Soleil en Tête l’avantage d’avoir d’autres cordes à son arc. « Les pompes à chaleur pour la production d’eau chaude, les poêles et chaudières à granulés pour le chauffage, détaille Ludovic Tanneau.

      Or ces produits rencontrent un succès croissant avec les hausses de prix du gaz et du fioul et la réglementation en matière de bâtiments basse consommation (BBC). Si nous formons et accompagnons efficacement nos franchisés, ils profiteront de l’essor de ces solutions », assure-t-il. C’est certainement, en effet, cette capacité à faire évoluer leur savoir-faire qui permettra aux deux réseaux de rebondir.

      Lire aussi cet Avis d'Expert sur le marché des énergies renouvelables.

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