Depuis 2008, les franchisés Speedy ont vu leur chiffre d'affaires progresser de 5 à 6 % par an à surface identique.
Le réseau Speedy compte à ce jour 464 centres d’entretien et de réparation rapide en France, dont 134 en franchise. Ce dernier nombre n’a pas bougé depuis l’année dernière. Cela signifie-t-il que vous avez mis un frein à votre expansion ?
Nous avons en effet connu un développement plus mitigé, entre octobre 2009 et octobre 2010, période durant laquelle Speedy n’a inauguré que 3 franchises, tout en subissant 2 fermetures. Nous avons moins ouvert car nous étions occupés à repenser notre modèle économique. Après 20 ans de métier, une réflexion s’imposait, en effet, pour redonner un certain confort d’exploitation à nos franchisés, confrontés à des marges qui ne cessent de baisser dans l’automobile. Nous avions lancé notre offre de révision en 2009, restait à vérifier que la mayonnaise allait prendre. Et de fait, il se trouve que cette prestation à forte valeur ajoutée fonctionne à ce jour très bien dans les 95 % de centres qui l’ont adoptée. Nous avions un autre problème : le prix des pneus qui a littéralement chuté ces deux dernières années. Tant mieux pour le consommateur, mais pas pour nos franchisés qui réalisent 35 % de leur chiffre d’affaires sur ce produit. Là encore, j’ai réfléchi à un moyen de les soutenir. Et finalement décidé de supprimer, à compter du 1er octobre dernier, les 4 % de redevances que nous prélevions sur cette partie de leur activité, en tant que franchiseur. Donc les 12 mois écoulés n’ont certes pas été très dynamiques en termes d’ouverture, mais ils ont été actifs, et dans un sens qui nous permet de mieux envisager l’avenir.
Vous affirmiez en 2007 pouvoir encore ouvrir 200 centres Speedy en France. Cet objectif vous paraît-il toujours raisonnable ? Dans quelle mesure le concept de Speedy Relais, inauguré cette année, va-t-il vous aider à l’atteindre ?
Cet objectif est toujours d’actualité, nous avons même renforcé nos plans de développement, suite aux évolutions que j’ai mentionnées. Nous estimons pouvoir encore ouvrir 150 Speedy en France, en privilégiant les petites villes, de 15 000 à 20 000 habitants. Notre enseigne est devenue un vrai multi-spécialiste, or c’est un modèle qui est particulièrement adapté aux zones rurales, où les clients cherchent un prestataire capable de tout entretenir et réparer sur leur véhicule. Et puis, l’élargissement de notre palette de prestations, c’est 15 à 20 % de CA supplémentaire et un gain certain en matière de rentabilité pour nos franchisés. Résultat : l’exploitation d’un centre devient beaucoup plus confortable, même à la campagne.
Parallèlement, nous aimerions ouvrir 50 Speedy Relais sur le territoire. Mais là, la stratégie est différente. Le concept, que nous testons depuis le début de l’année, consiste à installer un mini-centre proposant des prestations basiques comme la vidange, le pneu, la batterie, les ampoules, etc. dans des stations service ou sur des parkings, en tous cas dans des lieux auxquels nous ne pouvions pas accéder jusqu’à présent, comme les centres-villes. Le concept sera proposé à des gérants de stations service donc, mais aussi aux franchisés existants de notre réseau qui souhaitent mieux mailler leur territoire voire à des candidats extérieurs. L’investissement est moitié moindre (120 à 150 000 €) à celui que nécessite un Speedy classique. Pour un chiffre d’affaires moitié moindre lui aussi, soit de 250 000 € annuels, en moyenne.
Les observateurs prédisent un fort recul du marché de l’après-vente auto d’ici à 2015, à cause de la baisse du kilométrage moyen des véhicules, de la diminution du nombre d’accidents, de la technicité grandissante des moteurs… Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Ce que je peux vous dire pour commencer c’est que depuis 2008, et l’on sait que la période n’a pas été rose, les franchisés Speedy ont vu leur CA progresser de 5 à 6 % par an à surface identique. Donc, quand on se bat, on y arrive. Ensuite, certes les accidents baissent et vont continuer de baisser, certes nous vendrons moins de pièces captives, mais de nouveaux débouchés vont apparaître. Par exemple, avec le développement des voitures hybrides ou de la technologie embarquée, qui va créer une vraie demande de prestations d’entretien sur ces systèmes. Et puis, il y a l’envolée des ventes de voitures low-cost qui, sûrement, demanderont plus d’entretien que leurs cousines de gamme standard. Bref, nous devrons nous adapter c’est sûr. Mais nous avons encore beaucoup de cartes à jouer.