Nous voulons aller plus rapidement sur les territoires où nous ne sommes pas encore présents pour apporter une offre différente, en nous appuyant sur des candidats extérieurs.
Dix ans après sa création, Boulangerie Louise vient d’ouvrir son premier point de vente en franchise : pourquoi avoir choisi cette formule de développement ?
Quand on a 130 à 135 succursales, s’ouvrir à la franchise n’est pas évident. Nos motivations principales pour le faire étaient de trois ordres :
D’abord, le marché de la boulangerie artisanale a considérablement évolué depuis 10 ans, notamment depuis l’arrivée de Marie Blachère. Avec nos 140 sites nous avons connu une montée en puissance qui commence à attirer des candidats qui veulent implanter notre marque sur leur périmètre. Depuis 10 ans, on répondait : « Non, on ne fait pas de franchise », ça devenait frustrant.
Ensuite, nous avons des collaborateurs très fidèles depuis 10 ans qui étaient arrivés au maximum de leurs capacités d’évolution dans l’entreprise et voulaient accéder à l’enseigne. Cela représente 5 à 6 personnes sur le réseau : aujourd’hui, on leur répond : « Oui » et parfois, on va même les aider financièrement à s’installer.
Enfin, nous voulons aller plus rapidement sur les territoires où nous ne sommes pas encore présents pour apporter une offre différente, en nous appuyant sur des candidats extérieurs.
Dans quelles régions souhaitez-vous implanter des points de vente franchisés en priorité ?
Historiquement, Boulangerie Louise est très bien représentée dans le Nord, avec 55 magasins sur les départements 59, 62, 80 et 02 ; dans la région Paris-Champagne avec 45 magasins ; et dans l’Ouest avec 35 magasins en Normandie, Bretagne et Pays de la Loire.
Il reste des opportunités sur le Nord, de Boulogne-sur-Mer à Abbeville, et encore un peu de place dans les grandes villes de la région comme Amiens, Beauvais ou Reims. Mais aussi en Normandie, en Bretagne et en région parisienne.
Les régions où nous ne sommes pas encore présents sont surtout au sud : le Sud-ouest est encore vierge, notamment la Charente-Maritime, de même que le Sud-est, où la concurrence est très présente.
A partir de quelle taille de ville peut-on implanter une boulangerie à l’enseigne ?
On peut implanter des points de vente dans des villes à partir de 10 000 habitants sur la zone de chalandise, comme à Dinan ou Pont-Audemer. Nos boulangeries recrutent des clients dans un rayon de 5 à 10 km autour du point de vente. Nous sommes par exemple présents à Avranches, une ville de 20 000 habitants, avec une boulangerie à chaque sortie de la ville. Nous captons nos clients sur leur trajet travail-domicile.
Quels profils de franchisés recherchez-vous en priorité ?
En tant que succursalistes, nous avons beaucoup de travail sur nos unités en propre. Donc la franchise n’est pas une cheval de bataille absolu, car il n’y pas d’enjeu sur le volume : nous n’avons pas besoin de franchisés pour vivre, mais plutôt dans une notion de complément.
C’est pourquoi nous écartons tous les profils investisseurs : cela ne nous intéresse pas du tout ! Nous recherchons exclusivement des profils avec une affinité pour le commerce ou ayant travaillé à leur compte, par exemple dans la restauration, avec un contact client très fort.
En revanche, les cadres en reconversion ne sont pas les profils qui nous intéressent en priorité car nous allons demander aux franchisés de mettre en rayon les pains aux chocolats et les croissants avec une petite pince, tous les matins, à 5h30. Notre métier est très opérationnel, donc il faut avoir de bonnes affinités avec l’activité, idéalement avoir travaillé dans la restauration ou l’hôtellerie.
Quels sont vos objectifs de développement en franchise ?
Une ouverture est prévue à Valenciennes fin 2020 et une autre au Havre début 2021, malgré un petit gel des projets dû au Covid-19 courant mars. Nous souhaitons recruter quatre à cinq franchisés par an, d’une façon sélective. Nous avons constitué une équipe dédiée à la franchise : ce sont des personnes qui ont une connaissance générale de la gestion d’un point de vente, des chefs de secteur du réseau en propre, qui encadrent 7 à 8 magasins et vont accompagner, former et conseiller les franchisés. Mais aussi une équipe de formateurs produits, qui interviennent en amont et pendant l’ouverture.
Quel est l’investissement initial à prévoir pour devenir franchisé Boulangerie Louise ?
Il faut prévoir un budget global de 500 000 €, dont environ 20 % d’apport personnel, soit 100 000 €. Pour implanter une boulangerie à l’enseigne, il faut disposer d’un local d’une surface comprise entre 250 et 300 m². Pour des sites qui ont un potentiel en restauration assise, environ 10 % de la surface y est dédiée : sur 250 m², cela représente entre 25 et 30 places assises.
Nous souhaitons garder notre positionnement de boulanger : nous ne voulons pas devenir un restaurant. Au contraire, nous proposons une gamme très large de pains, avec des recettes qui changent tous les mois. La restauration est une offre connexe, ce n’est pas le fondement du concept : le pain représente jusqu’à 50 % de notre activité.