Actuellement, nos magasins réalisent environ 40 % du chiffre d’affaires qu’ils réaliseraient en temps normal.
Quel est l’impact de la situation sanitaire sur l’activité de vos réseaux ?
Emova Group compte 300 magasins en France sous enseignes Monceau Fleurs, Au Nom de la Rose, Happy et Cœur de Fleurs. Le premier confinement a été catastrophique pour la profession : sur 14 000 fleuristes français, 2 000 ont fermé leurs portes depuis le début de l’année, car beaucoup font un petit chiffre d’affaires. Le décret du 29 octobre 2020 considère la fleur comme un produit non essentiel, alors qu’il est essentiel pour tous les grands évènements de la vie : naissances, mariages, décès… Et l’on sait que fleurir chez soi constitue une aide psychologique importante quand cela va mal.
Actuellement, nos magasins réalisent environ 40 % du chiffre d’affaires qu’ils réaliseraient en temps normal. Nous attendons la validation du Gouvernement pour la publication du décret qui nous permettrait de vendre des sapins à l’extérieur des magasins. Il faut savoir que la vente de sapins représente 30 % de nos ventes du mois de décembre, et que le mois de décembre représente 15 % de notre chiffre d’affaires annuel ! Si l’on peut vendre des sapins à l’extérieur des magasins, la prochaine étape serait, pourquoi pas, de vendre des plantes… Tous les franchisés sont sur les starting-blocks et attendent cette annonce avec impatience.(1)
Quelle est la situation des magasins du groupe Emova depuis le reconfinement du 30 octobre dernier ?
Nos 300 magasins, en propre en en franchise, sont actuellement fermés ou partiellement ouverts : ils peuvent s’approvisionner auprès de nos fournisseurs référencés ou de notre market place, ce qui leur donne la capacité d’assurer la transmission florale via Interflora et Flora Jet, et de proposer du click & collect pour compléter ces services de livraison.
Nous en sommes à peu près à 60-65 % de magasins ouverts et cela augmente tous les jours. Toutes les succursales sont ouvertes, mais certains franchisés ont décidé de fermer leur point de vente parce qu’ils préfèrent attendre ; ou parce que cela leur coûte trop cher d’ouvrir pour aussi peu de ventes. Nous respectons le choix de nos franchisés d’ouvrir ou de fermer leur boutique.
Quelles dispositions avez-vous prises pour accompagner vos franchisés durant cette période ?
Nous sommes très proches de nos franchisés : nous sommes en contact avec eux toutes les semaines, en visio. Ils se posent actuellement beaucoup de questions sur l’amplitude horaire ; car ceux qui effectuent des livraisons ferment leur magasin pour aller livrer. Nous les conseillons aussi sur les conditions d’éligibilité pour bénéficier au mieux des aides du Gouvernement : certains seront aidés à hauteur du chiffre d’affaires qu’ils auront réalisé ou pas.
En tant que Directeur des réseaux, je suis très présent et je reçois ne nombreux coup de fils des franchisés : dans ce contexte difficile, ils ont besoin d’une présence très importante du franchiseur. Cela ne se passe pas seulement en visio ou au téléphone : nos responsables régionaux continuer d’aller en magasins pour voir les franchisés, et discuter avec eux. Ce soutien moral est aussi important que le chiffre d’affaires, qui n’est pas si mauvais que cela.
Comment avez-vous fait évoluer votre offre et vos canaux de vente pour vous adapter à la situation actuelle ?
Outre la transmission florale, nous proposons le call & collect, c’est-à-dire la commande par téléphone et le retrait en magasin. Et le click & collect, c’est-à-dire la commande en ligne et le retrait en magasin. Nous avons toujours pratiqué la livraison, certains plus que d’autres car avant le confinement, les points de vente étaient ouverts toute la journée donc, pour ceux qui exploitent une boutique à deux ou seuls, il était compliqué d’aller livrer. Aujourd’hui, ce n’est plus une option : il faut le faire, car cela permet de réaliser 40 % de notre chiffre d’affaires habituel.
Nous sommes en train de déployer le click & collect via le site web de la société afin que la commande effectuée en ligne soit préparée en magasin. Je pense que le click & collect va perdurer au-delà du confinement, car c’est désormais un service nécessaire dans une expérience client globale, qui permet de se faire livrer chez soi ou de faire livrer chez quelqu’un d’autre en faisant appel à toute l’expertise de nos fleuristes.