Le levier de la franchise va nous permettre d’accélérer notre développement, mais aussi d’enrichir notre réseau avec des profils expérimentés.
A partir de quand et pourquoi votre enseigne Roady, historiquement développée en coopérative, va-t-elle faire appel à la franchise ?
Roady s’ouvre à la franchise dès 2025 : le coup d’envoi sera donné sur le salon Franchise Expo Paris. Nous avons décidé de faire appel à ce type de contrat pour développer le réseau bien évidemment, mais également pour élargir le spectre des chefs d’entreprise qui nous rejoignent à des professionnels de l’automobile en activité. Alors qu’historiquement nous recrutons plutôt des primo-accédants multimétiers, dans un schéma très Mousquetaires.
A quels profils de candidats s’adresse cette nouvelle formule de recrutement ?
Le format franchise chez Roady s’adresse à des professionnels de l’automobile déjà installés, et à tous types d’indépendants. Nous les sélectionnerons bien évidemment sur candidature et au cas par cas, en étudiant à chaque fois le type d’établissement. Il peut s’agir de petits réparateurs indépendants, ou de centres auto déjà installés, de personnes qui souhaitent se diversifier, changer d’activité ou tout simplement poursuivre sur la partie mécanique. Donc on ne sera plus forcément limité à un format avec un centre auto, une partie libre-service et une partie atelier : on ouvre le champ à de nombreux professionnels de l’automobile déjà « sachants » du métier.
En effet, rejoindre une coopérative ne convient pas à des professionnels de l’automobile déjà en exploitation, car cela suppose de passer une série d’entretiens pour devenir Mousquetaire, et de suivre une formation au métier très pédagogique qui, pour un primo-accédant, dure quatre mois et demi, en salle et également en centre. Quelqu’un qui est déjà en activité ne peut pas sortir aussi longtemps de son exploitation pour se former à un métier qu’il maîtrise déjà.
Quels seront les points communs et les différences entre adhérents de la coopérative et franchisés Roady ?
Ce qui sera commun entre coopérative et franchise, c’est le produit : l’automobile, et toutes les prestations en atelier, c’est-à-dire la partie technique. Ce savoir-faire est commun : on partage forcément les mêmes clients, les mêmes domaines d’activité.
Ce qui va différencier la coopérative et la franchise, c’est que la franchise est ouverte exclusivement aux professionnels de l’automobile. Alors que le format historique d’adhérent Mousquetaires est ouvert à tous types d’entrepreneurs–commerçants, sachant qu’il est assorti à une phase de recrutement et de sélection. On se choisit mutuellement : le groupement choisit ses adhérents, mais les adhérents aussi choisissent de nous rejoindre parce qu’ils bénéficient de toute cette phase d’accompagnement. Chez Roady, on parle de quatre mois et demi de formation pour apprendre le métier du centre auto aux nouveaux arrivants qui ne sont pas nécessairement du secteur, mais qui sont des managers, des commerçants, des entrepreneurs.
En 2025, quels sont vos objectifs de recrutement pour Roady ?
Nous prévoyons pour 2025 une quinzaine de recrutement sur les deux formats : coopérative et franchise. Aujourd’hui, Roady compte à peu près 150 adresses en Europe, dont 120 en France, donc il reste encore beaucoup de zones à pourvoir : il y a encore un peu de marge avant qu’on se marche dessus ! Notre objectif, c’est d’atteindre 200 centres sous enseigne Roady à moyen terme. D’où notre ouverture à la franchise, qui va nous permettre d’aller chercher des professionnels en place et d’accélérer. Car aujourd’hui, les normes d’urbanisation rendent le développement de plus en plus complexe, avec des délais très long. Le levier de la franchise va nous permettre de contourner cette complexité, mais aussi d’enrichir notre réseau avec des profils expérimentés.
Bien évidemment, on essaiera de ne pas avoir de franchisé qui soit trop proche des centres déjà en place. De même, quand un nouveau franchisé nous rejoindra, on essaiera de ne pas implanter un centre juste à côté.
Aujourd’hui, un centre au format historique nécessite un minimum de 10 000 habitants en zone primaire, puis c’est la taille de la zone de chalandise qui fait le potentiel du centre : ce sont des études de marché qui se font au cas par cas. En ce qui concerne la franchise, à partir du moment où on s’adresse à des professionnels déjà installés, on aura un volant d’affaires déjà en place. Ce que nous allons évaluer avec les candidats à la franchise, c’est leur potentiel : nous leur ferons part de notre expertise et eux nous feront part de leur expérience.
Quels seront les investissements à prévoir pour devenir franchisé Roady ?
Cela va vraiment dépendre de l’activité actuelle du franchisé et des moyens d’adaptation. Aujourd’hui, le format de franchise demande un droit d’entrée de 10 000 € qui, sur les premières années, sera certainement accompagné par le groupement comme on a l’habitude de le faire. Ensuite, cela va essentiellement dépendre du type d’équipement et d’aménagement dont disposeront les nouveaux franchisés pour savoir de quelle manière on va les mettre à nos couleurs. Aussi bien sur la partie visible : marketing et bâtiment, que sur l’état des équipements, parce qu’il est évident qu’il faudra respecter un certain niveau de cahier des charges, et de qualité de service, pour rejoindre l’enseigne Roady et pouvoir s’apparenter à nos ateliers. Demain, ces unités franchisées disposeront principalement d’un atelier et peut-être de quelques articles en libre-service, mais pas nécessairement de la grande partie magasin qui caractérise nos centres historiques. Mais tous appartiendront au même groupement, avec les mêmes gammes, la même politique commerciale et la même force à l’achat. L’intérêt de rejoindre Roady par le biais de la franchise, c’est aussi de bénéficier de la force du groupement.
Le montant des redevances sera dévoilé sur le salon Franchise Expo Paris, mais il sera très réduit par rapport à ce qu’on peut connaître sur le marché. Parce que nous ne voulons pas créer de déséquilibre entre les deux réseaux : adhérents en franchisés. C’est au cœur de notre réflexion : nous ne voulons pas qu’il y ait deux réseaux, que ce soit pour le client final ou pour nous. Adhérents ou franchisés, tous feront partie du même groupement et avanceront dans le même sens.
