Notre projet pour Cash Converters, c’est de démocratiser la seconde main, avec les codes du retail classique adaptés à notre métier.
Votre groupe Pure Ventures vient de reprendre le réseau français sous enseigne Cash Converters et la master franchise pour la France : quel est votre projet pour relancer l’activité ?
Les difficultés de l’enseigne étaient dues à des décisions historiques : le modèle a bien fonctionné pendant des années, mais il n’a pas pris le virage lui permettant de sortir de l’occasion pour aller dans la seconde vie, les outils n’ont pas évolué, et les franchisés sont partis.
En octobre 2024, nous avons repris le réseau de succursales sous enseigne Cash Converters, composé de 16 points de vente, et les contrats des 46 magasins franchisés, ainsi que l’exploitation des corners au sein de magasins Carrefour sous la marque Carrefour Occasion, qui appartient à Carrefour.
L’activité de Pure Ventures est plutôt orientée vers la seconde main : notre métier est de collecter du vieil électroménager à domicile chez le consommateur, avec une partie logistique, des usines de recyclage et un stock à vendre. Or Cash Converters dispose d’un réseau existant de franchisés : notre projet est de mettre une partie de notre stock à leur disposition. Pour moi, c’est le futur de Cash Converters : proposer aux clients l’expérience du neuf, tout en gardant les fondamentaux de la marque. Nous avons aussi la capacité de sourcer des téléphones et des consoles vidéo que nous pouvons adresser à nos usines pour réparation, afin de les proposer à nos franchisés sous forme de centrale d’achats.
Comment prévoyez-vous de faire évoluer le concept Cash Converters ?
Les succursales que nous avons reprises sont en train d’être remodelées sur la base d’un nouveau concept, afin de se rapprocher de l’environnement d’un magasin qui vend du neuf, tout en proposant de super produits de seconde main. L’idée est de travailler le client comme si c’était du neuf, en lui proposant des services comme le paiement en dix fois sans frais, ou encore une garantie de 24 mois. Ainsi, il pourra vendre et acheter des produits, mais aussi repartir avec un super produit et une solution financière. Avant, il y avait très peu d’électroménager dans le réseau car le client vendeur est obligé de le manipuler, donc on en captait très peu. Or le groupe Pure Ventures gère un volume important d’électroménager de seconde main, donc nous sommes capables de travailler cet univers dans un magasin Cash Converters comme chez Fnac Darty, avec des produits présentés dans des caissons en bois, un peu comme dans un Apple Store. L’idée, c’est de démocratiser la seconde main, avec les codes du retail classique adaptés à notre métier.
Nous avons déjà refait le magasin de Dreux sur ce nouveau standard, comme un mini Printemps : nous avons retravaillé le merchandising avec des corners, et une offre composée de produit de seconde vie ou de seconde chance, qui ont été livrés neufs mais avec un emballage abîmé, acquis en déstockage.
Concernant les franchisés (au nombre d’une trentaine), nous avons réuni l’ensemble du réseau : une partie en physique dans nos entrepôts, les autres en visio (notamment nos partenaires dans les Dom Tom). En cinq mois, nous sommes allés à la rencontre de beaucoup de franchisés : suite à la réunion, nous avons pu présenter notre projet à 70 % du réseau. Chacun a sa propre vision du business, nous allons donc leur présenter une feuille de route en adéquation.
Les franchisés pourront envisager de relooker leur magasin : pour cela, nous devons leur prouver que nos succursales sont plus performantes avec nos nouvelles couleurs et notre nouveau logo. Nous avons retravaillé notre image de marque afin de sortir d’une image un peu vieillotte, et cette refonte améliore la fréquentation, le chiffre d’affaires et les résultats du magasin transformé. Elle nous permet aussi de rajeunir notre clientèle et de rechercher de nouveaux prospects. Pour refaire nos magasins, nous avons acheté en lots, avec des volumes importants afin d’abaisser les coûts d’achat et d’accompagner nos franchisés dans cette refonte : ils pourront acquérir le mobilier en leasing, ce qui abaissera les coûts nécessaires.
Comment prévoyez-vous de relancer le développement du réseau en franchise ?
Notre objectif 2025 est d’ouvrir dix magasins de plus, dont quatre en succursale, afin de montrer au réseau qu’on sait ouvrir des points de vente et créer du trafic. Mais aussi d’en faire des sites de formation des franchisés, qui pourront faire des stages d’observation dans nos sites, afin de capter localement de nouveaux candidats.
Aujourd’hui, nous recherchons idéalement des multi-franchisés et/ou des pluri-franchisés, déjà en activité sous d’autres enseignes dans des métiers voisins, comme par exemple la cuisine. Mais aussi de jeunes entrepreneurs, qui pourront démarrer avec un petit magasin, puis un plus gros, avant de devenir éventuellement multi-franchisés. Nous pouvons aussi accueillir des gens qui ont envie de faire le métier, mais qui n’ont pas les moyens de le faire : nous sommes capables de les accompagner financièrement. Par exemple, par la mise à disposition de stock, ou encore via la franchise participative avec un apport financier très léger.