Notre stratégie repose sur le développement de nos différents modèles de point de vente : cela nous permet de nous adapter à des zones de chalandise très variées.
Cash Express se positionne sur le marché de la seconde main depuis 2002 : comment prévoyez-vous de faire évoluer votre concept ?
En 2024, notre réseau a connu une progression de son chiffre d’affaires de +2 % et procédé à l’ouverture de 15 nouveaux points de vente. C’est pourquoi nous sommes très confiants pour l’avenir : notre principal objectif pour cette année 2025, c’est de consolider cette bonne tendance en maintenant un rythme de développement soutenu. Nous avons identifié deux axes de progression : le premier consiste à « upgrader » notre univers bijouterie–luxe, afin de surfer sur la forte demande actuelle, dans un contexte où le cours de l’or s’est envolé, et d’accompagner la clientèle du luxe avec rayons plus valorisants. Le deuxième axe portera sur notre site internet, qui va être entièrement repensé, avec une livraison prévue pour 2026, afin qu’il soit encore plus tourné vers un univers marchand. En effet, la part du digital continue de grossir : à terme, un magasin Cash Express réalisera 15 à 20 % de son chiffre d’affaires en ligne. C’est pourquoi nous allons revoir la structure de notre site et son orientation « marchande », mais aussi optimiser son référencement et son identification par les moteurs de recherche.
Un magasin Cash Express peut déjà mettre à disposition son stock en ligne, et le client peut acheter et vendre en ligne, le magasin se chargeant de la réception et de la distribution du produit.
Quels sont vos projets pour faire évoluer votre rayon bijouterie-luxe ?
Nous prévoyons la création d’un espace dédié à proximité des caisses, la rénovation du mobilier, avec des matériaux plus qualitatifs, comme le bois et le verre, et la mise en œuvre d’une signalisation beaucoup plus appuyée, avec des lumières travaillées et de la PLV, afin de s’inscrire encore davantage dans l’univers du luxe. Nos magasins ont toujours proposé des bijoux et des produits luxe dans son ensemble : maroquinerie, accessoires, lunettes… Mais ces dernières années, le succès de plateformes comme Vinted a accéléré la consommation des produits de luxe et démocratisé l’accès à cet univers. Le marché est désormais très équipé : il y a par exemple beaucoup plus de sacs de luxe qui circulent sur le marché, ce qui représente une manne pour la seconde main.
L’univers du luxe ne représente que 13 % de notre activité, mais c’est celui qui génère le plus de points de marge par rapport à l’ensemble des rayons, en particulier sur les bijoux : de plus en plus de gens nous ramènent des produits très qualitatifs, qui génèrent une transaction plus intéressante pour nous et pour le vendeur.
Quelle est aujourd’hui votre stratégie de développement en franchise ?
Cash Express compte 134 magasins à ce jour, plus une dizaine de points de vente en cours d’ouverture et nous prévoyons d’atteindre 150 adresses très rapidement.
Notre stratégie repose sur le développement de nos différents modèles : c’est ce qui nous distingue aujourd’hui de nos concurrents sur le marché de la seconde main. Cela nous permet de nous adapter à des zones de chalandise très variées : aujourd’hui, des zones de 10 000 habitants suffisent à nos franchisés pour ouvrir un magasin rentable.
Nous développons un modèle de point de vente standard, sur environ 300 m², dans une zone de chalandise de plus de 80 000 habitants. Mais aussi un modèle compact adapté à un environnement ultra-urbain, sur 80 à 150 m², et un autre modèle compact, ou de proximité, adapté à un environnement plus rural, sur 150 à 200 m², dans une zone de moins de 50 000 habitants. Actuellement, la moitié de notre parc de magasins est au format standard, l’autre moitié sous nos formats de proximité.
Nous ciblons en priorité des emplacements en cœur de ville avec un fort flux piéton, près des acteurs nationaux comme les boutiques de téléphonie des principaux opérateurs, car la téléphonie représente encore 25, voire 30 % du chiffre d’affaires d’un magasin Cash Express.
Quels sont vos critères pour recruter vos futurs franchisés ?
Aujourd’hui, le marché de la seconde main attire des candidats de toutes générations : de personnes ayant passé la cinquantaine, qui cherchent un projet pour la dernière ligne droite avant la retraite, comme des gens très jeunes, entre 22 et 25 ans, qui n’ont pas encore une pas une grande expérience, mais veulent se lancer dans l’aventure.
Quels sont actuellement les freins à votre développement ?
Nous sommes bien suivis par nos partenaires financiers, mais la recherche du local ad hoc dans les grandes agglomérations peut être compliquée car, même s’il y a beaucoup de vacance immobilière, les bons locaux sont très prisés et partent vite.
L’achat-vente de produits d’occasion est une activité qui nécessite d’être accompagné. Par exemple, la réglementation sur le droit à la copie privée, qui concerne notre activité de vente de téléphones et d’ordinateurs (dont la mémoire permet d’enregistrer des œuvres), nous touche de manière disproportionnée, puisque nous sommes soumis à une taxe forfaitaire (liée à la capacité de stockage du produit), qui peut représenter jusqu’à 16 €. De plus, alors que nous nous contentons de remettre le produit sur le marché, cette taxe est perçue systématiquement, à chaque opération d’achat/revente du même produit. C’est pourquoi nous menons un peu de lobbying sur ce sujet afin de faire évoluer la réglementation.