Après avoir retrouvé, en 2021, le chemin de la croissance, l’entretien-réparation automobile nourrit de fortes ambitions de développement en franchise, ainsi que nous l’ont confié les principaux réseaux du secteur. Et tous veulent aussi accélérer sur un segment de marché d’avenir : l’écomobilité.
Oublié le trou d’air de 2020. Le secteur de l’entretien-réparation automobile a retrouvé, en 2021, le chemin de la croissance. « Depuis juillet dernier, notre activité est au plus haut », affirme Sébastien Etienne, directeur du développement de Midas France, enseigne qui a, l’an passé, ouvert 19 centres, pour atteindre les près de 370 unités en France. Pour expliquer ce retournement du marché (une étude du cabinet Businesscoot évoque un secteur à +12 % versus 2020), Sébastien Etienne pointe deux phénomènes : premièrement, le retour des automobiles dans les centres d’entretien après plusieurs semaines d’immobilisation pour cause de confinements ; deuxièmement, le vote de la loi Montagne 2 qui engagera, en octobre prochain, les automobilistes à bien s’équiper pour les trajets en montagne, et notamment en pneus hiver, chaînes et autres chaussettes.
Speedy proche des 300 M€ de chiffre d’affaires
« Le marché s’est bien porté en 2021, confirme Lionel Haberlé, directeur marketing et stratégie d’enseigne de Point S, et plus particulièrement notre réseau, avec un CA Groupe à +20 % par rapport à 2019. Notre segment « pneus », qui représente 60 % de notre activité, a notamment affiché de belles croissances, avec +13 % sur les modèles TC+4 et +33 % sur les modèles AG. » Autre marqueur fort de développement de Point S : « En 2021, nous avons réalisé 43 ouvertures (ou reprises) pour atteindre un parc de 616 points de vente. » Relevons, enfin, deux derniers exemples qui illustrent la belle dynamique commerciale qui a traversé, l’an passé, le secteur de l’entretien-réparation automobile. Tout d’abord, la hausse du chiffre d’affaires du réseau Speedy de 13 % vs. 2020, pour approcher les 300 M€. « Par rapport à 2019, c’est une hausse de 5 %, à la faveur, surtout, d’un très bon second semestre 2021, ce qui est très encourageant », relève Jean-Pierre Barnier, son directeur du développement (le réseau compte désormais 477 pavillons). D’autre part, la hausse du CA de 13 % enregistré par Rapid Pare-Brise : « En 2021, nous avons réalisé 52 ouvertures, ce qui nous a permis d’atteindre les 300 centres sur le territoire », confie Cédric Beggache, directeur des opérations de l’enseigne.
Midas ou le sens aiguisé de la proximité
Midas, Point S, Speedy et Rapid Pare-Brise : ces quatre poids lourds du secteur nourrissent, par ailleurs, de solides ambitions de développement en franchise. Chez Midas, l’objectif est le suivant : ouvrir 25 centres par an, pour atteindre, à horizon 2025, les 455 unités. « Nous avons identifié plusieurs régions avec un fort potentiel de développement : la Bretagne, Les Pays de la Loire, ainsi que l’Est de la France et le Rhône-Alpes, puis des poches en Auvergne et dans le Cantal », énumère Sébastien Etienne. Qui ajoute : « Pour nous rejoindre en tant que franchisé, il convient de développer un sens aigu du service de proximité et de la satisfaction client, car chez Midas, nous les soignons tout particulièrement. » Autre qualité requise pour rejoindre l’enseigne (moyennant un investissement total d’environ 200 000 €, avec un apport personnel d’environ 70 000 €) : savoir fédérer et mobiliser ses équipes et être en capacité de leur expliquer les évolutions technologiques liées au métier.
Ouvertures : 200 villes identifiées par Point S
L’enseigne Point S a, pour sa part, identifié plus de 200 villes cibles où elle n’est pas encore présente. « Le gros avantage de notre modèle, c’est qu’il peut être déployé dans toutes les zones de chalandise », observe Lionel Haberlé, qui annonce ses objectifs : compter, fin 2022, 675 centres en France, soit ouvrir, cette année, près de 60 nouveaux pavillons. « Pour se lancer en franchise avec nous, il faut compter sur un investissement compris entre 70 et 80 000 €, et environ 25 000 € si l’on est déjà installé », complète-t-il. Concernant les profils de franchisés recherchés, « ce sont majoritairement des personnes issues du monde de l’automobile, ajoute Lionel Haberlé. Et nous recrutons aussi de plus en plus d’investisseurs qui sont également opérationnels au sein de l’atelier, ainsi que des professionnels issus des concessionnaires automobiles. »
En 2022, Rapid Pare-Brise veut 50 nouveaux centres
Fédérant près de 480 unités en France, « ce qui nous permet, aujourd’hui, d’être situé à moins de 15 minutes de 85 % de la population française », précise Jean-Pierre Barnier, Speedy s’est fixé l’objectif de développement suivant : « recenser, à terme, entre 700 et 750 points de vente, table son directeur du développement. Ce qui qui devrait nous amener à horizon 2025-2026, voire peut-être davantage. Et ce, via nos deux formats : en centre auto classique et en format déployé au sein de nos partenaires stations-service. » Montant de l’investissement pour rejoindre le réseau Speedy : entre 200 et 300 000 €, avec un apport personnel compris entre 50 et 60 000 €. Restent les ambitions de croissance en franchise de Rapid Pare-Brise : « En 2022, nous avons pour objectif d’ouvrir 50 nouveaux centres, en sachant que l’investissement, pour ouvrir un Rapid Pare-Brise, est d’environ 50 à 60 000 €, financé par un emprunt pour compléter l’apport », indique Cédric Beggache. Qui ajoute : « Nos futurs franchisés doivent être animés, avant tout, par un esprit commerçant et un sens aigu du service client. Et pour les accompagner dans l’ouverture de leur unité, nos animateurs se déplacent une semaine en centre pour effectuer une formation complète sur les parties administrative, commerciale et technique. »
L’écomobilité : un marché d’avenir
Outre leur métier historique d’entretien et de réparation de véhicules thermiques, les trois réseaux Point S, Midas, et Speedy s’activent de plus en plus sur le terrain des nouvelles mobilités. Premier exemple avec Point S, qui a lancé, en janvier 2022, son concept Ecomobilité, dans lequel le pneumaticien propose, à la vente, des deux-roues électriques : vélos, scooters et trottinettes. « Ce marché des nouvelles mobilités, encore peu structuré, est à fort potentiel, soit un CA d’environ 1,2 Md€ », affirme Lionel Haberlé. Deux unités Point S déployant ce concept ont déjà ouvert, à L’Aigle (61) et Saint-Maur-des-Fossés (94). « Il est encore trop tôt pour nous fixer des objectifs de développement pour cette nouvelle offre, poursuit-il, même si elle est déjà très courtisée au sein de l’enseigne : 68 points de vente se sont portés candidats pour la déployer. »
Chez Midas, l’écomobilité s’inscrit autour de deux axes. Premièrement, par le lancement de son contrat d’entretien e-révision destiné aux véhicules hybrides et électriques (et pour lequel une formation spécifique est requise). « 42 % du réseau délivre aujourd’hui cette prestation, avec l’objectif d’atteindre les 100 % à l’été 2022 », précise le directeur développement du réseau. Deuxième axe : la mise en place d’un service destiné à convertir les véhicules essences au bioéthanol, via l’installation d’un boitier spécifique (le prix d’un boîtier de conversion E85 homologué va de 800 à 1 600 €).
Ce marché de la conversion des boitiers, Speedy l’a pénétré en 2019 et selon Jean-Pierre Barnier, le réseau y détiendrait 25 % des parts de marché en France avec quelque 5 000 boitiers bioéthanols installés à fin 2021. Et quid, enfin, des ambitions de Midas et Speedy sur le segment des mobilités électriques légères ? « Nous travaillons l’offre, répond Sébastien Etienne (Midas), et nous devrions être en mesure de la présenter en octobre 2022. » « Chez Speedy, rien n’est encore acté. Nous sommes toujours en phase de réflexion », indique son directeur du développement. Affaire à suivre !
