Dans une lettre ouverte, dix réseaux d’agences en franchise ou en coopérative et groupes immobiliers appellent le gouvernement à autoriser les visites de biens par les professionnels. Sans résultat à ce jour.
Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, au Premier ministre et à la ministre déléguée chargée du Logement, réseaux et groupes immobiliers appellent le gouvernement à « reconsidérer sa position concernant l’autorisation des visites de biens par les professionnels de l’immobilier au regard de l’intérêt général et du droit au logement ».
Parmi les signataires de ce texte, on retrouve les plus grands réseaux immobiliers français : les coopératives Orpi (1 300 agences adhérentes) et L’Adresse (350) ; et les franchises Century 21 (902 agences), Era Immobilier (350), Guy Hoquet l’Immobilier (580), Laforêt (700) et Nestenn (370). Ainsi que les groupes Citya Immobilier, Foncia et Nexity.
Cette demande reste d’actualité : les signataires de cette lettre ouverte, diffusée le 10 novembre dernier, espéraient en effet, si l’évolution de la pandémie le permettait, l’annonce de nouvelles mesures à l’issue des 15 premiers jours du confinement. Lors de son allocution du 12 novembre au soir, le Premier ministre Jean Castex n’a pas répondu à leurs attentes : les visites immobilières restent à ce jour interdites.
Les grands réseaux immobiliers en franchise ou en coopérative se mobilisent
« Nous, réseaux et groupes immobiliers, sommes solidaires des actions menées par la gouvernement pour lutter contre la pandémie et préserver nos concitoyens, soulignent en préambule les signataires du texte. Nous avons conscience de la difficulté qui est la vôtre de trouver l’équilibre entre mesures sanitaires efficaces et maintien de l’activité économique. Dans nos activités quotidiennes, nous avons fait preuve de responsabilité et mis en place les protocoles nécessaires pour garantir la sécurité de nos clients et de nos collaborateurs. »
« Pourtant, depuis l’annonce du nouveau confinement, nous sommes dans une grande incompréhension, avouent ce professionnels de l’immobilier. Un particulier peut signer un mandat de vente, contracter un prêt immobilier auprès de sa banque, régulariser un acte chez nos notaire et même déménager. En revanche, il lui est interdit de visiter un bien. Ce chaînon manquant bloque l’intégralité des ventes et des locations et plonge certains de nos compatriotes dans des situations de détresse et de grande fragilité. »
32 000 collaborateurs sur le territoire au sein 5 800 agences et cabinets
« Certes, grâce aux outils numériques, nous pouvons réaliser des visites à distance. Mais cela permet tout au plus d’effectuer une présélection. Afin de se projeter dans un achat ou une location, la visite physique reste incontournable », plaident les signataires. Qui, « en tant que dirigeants de réseaux et de groupes immobiliers », s’avouent « très inquiets pour nos agences et leurs collaborateurs. Nous parlons de 32 000 personnes réparties sur l’ensemble du territoire, au sein de 5 800 agences et cabinets dont la trésorerie a déjà beaucoup souffert cette année. »
Affirmant leur volonté « de pouvoir exercer un métier réellement utile aux Français dans les meilleures conditions sanitaires possibles », les professionnels de l’immobilier, « conscients de l’enjeu sanitaire », se déclarent « prêts à renforcer encore les protocoles sanitaires mis en place pour éviter toute contamination : limiter le nombre de visites et de visiteurs, nettoyer les lieux à chaque passage, obliger nos collaborateurs à télécharger l’application Tousanticovid pour tracer leurs visites… »