Malgré la suppression d’exonérations fiscales depuis le 1er janvier 2011, les réseaux de services à la personne devraient continuer à se développer cette année grâce à une forte demande et un soutien maintenu de l’Etat.
En 2010, le secteur des services à la personne a bruissé de rumeurs concernant les avantages fiscaux dont il bénéficie. « L’année dernière a été très trouble avec beaucoup d’annonces sur la fin des aides de l’Etat », relate Olivier Della Dora, responsable du développement d’Axeo Services (135 agences), un prestataire généraliste de services à domicile. « Finalement, il y a eu plus de peur de que mal », estime Laurent Dauplait, fondateur d’Atout Ménage (19 agences), spécialisé dans l’entretien du domicile.
Deux mesures ont tout de même été votées avec la loi de finances pour 2011 : la fin de l’abattement de 15 % sur les cotisations sociales versées par les employeurs de salariés à domicile déclarés au réel. Et la suppression de l’exonération « services à la personne » sur les cotisations dues depuis le 1er janvier 2011 pour les activités d’aide à domicile auprès des publics non fragiles et employés par une association ou une entreprise.
Seule cette dernière mesure concerne les franchisés. Son impact a cependant été limité. « Nous avons remplacé cette exonération par la réduction dite Fillon, certes moins intéressante, mais qui existait déjà pour les cotisations patronales de sécurité sociale sur les salaires inférieurs à 1,6 fois le Smic », indique Bruno Chrisostome, responsable du réseau Domidom Franchise qui offre des prestations d’aides à domicile, d’entretien de la maison et de garde d’enfant.Si le secteur a peu souffert de cette nouvelle législation, c’est également dû aux nombreux autres avantages fiscaux qui s’appliquent en sa faveur. En effet, les clients des réseaux continuent de bénéficier d’une réduction ou d’un crédit d’impôt sur le revenu de 50 % des sommes payées pour les services à la personne.
L’exonération « aide à domicile », pour les activités exercées auprès des publics dits « fragiles » (personnes âgées ou handicapées, enfants en bas âge), a été maintenue. Enfin, les organismes agréés de services à la personne profitent également d’un taux de TVA réduit à 5,5 % au lieu de 19,6 %.
Nombreux recrutements
Le secteur se porte bien avec, selon une estimation du BIPE, 11000 emplois équivalent temps plein créés en 2010 et 1,3 milliards d’heures travaillées. Et les réseaux prévoient que la tendance se poursuive en 2011. Atout Ménage, créé en 2007, devrait accueillir en 2011 entre cinq et dix nouveaux franchisés. Au sein d’Axeo Services, il est prévu d’en recruter une trentaine, contre 35 en 2010.
Dans le domaine des services d’aides aux personnes dites fragiles, Adhap Services (105 franchises), qui fête ses 10 ans cette année, annonce une dizaine d’ouvertures au minimum en 2011. Même chiffre chez Babychou Services (30 agences), un réseau spécialisé dans la garde d’enfants à domicile.
Tous s’accordent donc pour dire que leur activité devrait croître cette année et recherchent en priorité des candidats ayant des compétences en ressources humaines, en management et de bonnes qualités relationnelles.
Pour Christian Junik, président fondateur d’Apef, un réseau généraliste, qui annonce entre 18 et 20 nouveaux franchisés en 2011, une certaine restructuration du marché devrait aussi s’opérer : « Aujourd’hui beaucoup d’associations ferment leurs portes, si bien que leur clientèle devrait se tourner vers les entreprises. Même chose pour les particuliers employeurs qui vont être affectés par la suppression de leur abattement et devraient faire appel à des prestataires de services qui leur offrent plus de flexibilité ».