Quels sont les critères pour devenir franchisé sous vos enseignes ? Quels profils recherchez-vous en priorité ? Douze franchiseurs ont répondu à nos questions : voici leurs témoignages.
L’intégralité de ces interviews sous forme de podcasts est à retrouver ici
Guillaume Bernard, directeur réseau franchise de l’enseigne Pokawa :
Chez Pokawa, on apprécie que les franchisés aient déjà une expérience dans le domaine de la restauration, c’est même un critère primordial pour nous. Le futur franchisé peut par ailleurs être à la tête d’autres restaurants ou points de vente en franchise, et c’est même apprécié. Devenir franchisé demande évidemment un apport financier, qui est de l’ordre de 70 000 euros pour notre enseigne.
En dehors de ces critères, notre recrutement s’effectue grâce à plusieurs échanges et rencontres avec le candidat, afin de voir si celui-ci est vraiment en phase avec les valeurs et l’esprit de Pokawa. L’humain est très important chez nous : déjà très important en succursale, il l’est également pour nos franchises.
Un autre aspect que nous trouvons important lors du recrutement d’un candidat, c’est que celui-ci soit proche de son restaurant d’un point de vue géographique. En effet, il est plus rassurant et intéressant pour nous qu’un franchisé ouvre son restaurant à proximité de son lieu de vie.
Il n’y a donc pas de profil type pour ouvrir une franchise Pokawa, et rien de rédhibitoire non plus.
Gaelle Derome, directrice générale adjointe réseau du Groupement de bijouterie-horlogerie Synalia :
Il y a plusieurs critères pour devenir adhérent. Il y a tout d’abord la capacité du futur adhérent à pouvoir investir dans son projet, mais également la capacité à intégrer un groupement, parce qu’un groupement prône certaines valeurs. Dans le cas de Synalia, il faut être prêt à apprendre le métier de bijoutier en participant à nos parcours d’intégration, car même si celui-ci n’est pas le plus compliqué, il y a tout de même des basiques de la bijouterie à assimiler et maîtriser.
Nos valeurs sont de cultiver l’indépendance au bénéfice du collectif et du développement de nos associés. Nous retrouvons donc les valeurs dites classiques de la coopérative, c’est-à-dire, la solidarité et l’humain. Celui-ci est au cœur des décisions, selon le principe « un homme = une voix ». Ainsi, chaque associé a l’occasion de contribuer à la construction de la stratégie du groupe auprès de nos équipes.
Alexandre Hattab, Co-fondateur de l’enseigne de restauration rapide Avocateria :
Chez Avocateria, nous allons préférer quelqu’un qui soit déjà du milieu parce qu’effectivement, la restauration, ce n’est pas un sujet évident. Ce n’est pas une obligation, mais c’est un plus pour nous. L’idéal serait également d’avoir une expérience en tant que chef d’entreprise, avec pourquoi pas, un axe sur la restauration, ou encore la gestion de stocks.
L’investissement moyen à prévoir est de 150 000 euros. Nous demandons aussi un apport personnel afin de montrer le sérieux du dossier du futur franchisé auprès des banques. Les frais d’entrée eux, sont de l’ordre de 20 000 euros.
Franck François, Président du groupe VOG (enseignes Vog Coiffure, Tchip Coiffure et Mon Coiffeur Exclusif) :
Le professionnalisme est un critère extrêmement important pour nous. Aujourd’hui, nous sommes intransigeants sur cet aspect, mais le professionnalisme ne suffit pas. Nous désirons travailler auprès de franchisés qui ont des valeurs, et la première serait la loyauté. Cela fonctionne dans les deux sens bien entendu, car en tant que franchiseur, je me dois d’être loyal vis-à-vis de mon franchisé, autant que lui se doit de faire preuve de loyauté envers moi. Et les critères sont de prôner les valeurs de notre groupe, et bien sûr le professionnalisme.
Laurent Pareau, Directeur réseau de Burger King :
Le critère principal c’est d’aimer la marque. Je ne cherche pas des investisseurs. Je recherche des entrepreneurs passionnés. Des personnes qui ont envie de développer notre marque, et participer à notre aventure.
Il y a quelques années, nous étions 30 à 40 restaurants, en 2021, nous avons atteint un total de 400, et nous avons cette volonté de doubler le parc. C’est une vraie aventure entrepreneuriale, et nous cherchons des acteurs dynamiques souhaitant développer – à l’aide de cette franchise – la marque Burger King aux quatre coins de la France.
Ce que l’on cherche, ce sont des personnes prêtes à aller sur le terrain, qui ont cet amour de la satisfaction client. Ce sont également des personnes qui sont capables de manager, car un restaurant Burger King représente 50 à 60 collaborateurs.
De plus, nous recherchons une personne qui va être ambitieuse et désireuse – une fois qu’elle aura ouvert son premier restaurant – d’aller en ouvrir un deuxième, voire un troisième. Ce futur franchisé doit aussi avoir des qualités de gestionnaire et un esprit de commerçant, car derrière ce restaurant, il y a le développement des ventes, et l’ancrage de l’enseigne à effectuer. Notre futur franchisé est donc avant tout un réel passionné de son métier, mais à la fois de la marque Burger King, car il en deviendra un véritable ambassadeur.
Philippe Cibois, Directeur du concept et du développement de Mr.Bricolage :
Cela peut paraître très évident, mais il faut avoir cette farouche volonté d’entreprendre, de se retrouver confronté à certaines difficultés, et de faire face à celles-ci en vivant cela comme un réel challenge que l’on aura envie de surpasser soi-même.
Chez Mr.Bricolage, nous sommes face à des métiers qui sont d’une véritable utilité aujourd’hui. Il faut donc avoir des qualités de commerçant, en mettant en permanence un point d’honneur à la satisfaction client. Il faut savoir anticiper les besoins de ses clients. Il faut également partager ces valeurs de serviabilité, de solidarité, et de proximité. Et puis, aimer le produit, être toujours curieux d’en apprendre davantage au sujet du métier, de l’enseigne, et de notre offre.
Renaud Maret, Directeur expansion de la franchise Naturalia :
Les meilleurs partenaires, à notre sens, sont des partenaires qui ont déjà une bonne connaissance du retail, pas forcément du retail alimentaire, mais du retail en général. Il faut qu’ils aient une connaissance de leur zone, une connaissance de leurs clients, des attentes, des accès, et des visibilités nécessaires pour ouvrir un commerce qui fonctionne, en sélectionnant les bons emplacements pour que ce soit le cas.
Mon objectif, c’est aussi d’avoir des partenaires qui soient capables de nous faire évoluer encore plus vite que notre rythme de développement déjà en place dans le réseau succursaliste. Face à un commerçant indépendant qui engage ses fonds propres, qui engage sa notoriété, et son territoire, je me dois d’être encore plus à son écoute et je me dois d’être encore plus exigeant avec l’ensemble des supports qui viendront l’appuyer.
Notre but est de construire un réseau pérenne, et ce n’est pas de simplement surfer sur un marché qui est porteur. C’est un marché qui est certes à plusieurs vitesses, et qui se complexifie, mais c’est un marché sur lequel le nombre d’acteurs va forcément se réduire. Ceux qui resteront seront les plus résilients et les plus légitimes sur leurs outils. Il y a aujourd’hui des réseaux franchisés qui se constituent de façon très opportuniste, et puis, il y a des réseaux historiques qui se démarquent notamment par leur engagement et leur alignement.
Chez Naturalia, même si nous avons réussi notre surperformance et notre suractivité sans briser les équipes, et sans non plus être déceptif, nous n’avons pour autant pas oublié nos engagements et nos valeurs qui sont vraiment nos clés de voûte. Et à ce titre, il y a eu un gros travail qui a été effectué par l’ensemble des équipes sur la certification B Corp, et nous sommes d’ailleurs la première enseigne de distribution alimentaire française à être certifiée B Corp, ce qui pour nous, est une vraie reconnaissance de notre travail et de toute notre chaîne de valeurs.
Yann Jehanno, Président de la franchise Laforêt :
Pour commencer, il n’y a pas de profil type, puisque la particularité du réseau Laforêt, c’est de recruter à la fois des professionnels de l’immobilier, des négociateurs et négociatrices immobiliers, des gestionnaires, des agents immobiliers indépendants qui souhaitent passer sous enseigne Laforêt, car ils prennent conscience qu’une enseigne est un indicateur de fiabilité pour le consommateur, des assistants et assistantes qui ont envie de franchir un palier dans leur carrière. Mais aussi des personnes en pleine reconversion professionnelle, et qui peuvent ainsi venir du secteur de la banque, de l’assurance, ou du commerce.
Le métier d’agent immobilier est une profession réglementée qui nécessite une carte professionnelle pour exercer. Pour celles et ceux qui ne l’ont pas encore au moment de leur passage sous enseigne Laforêt, nous proposons des solutions de validation des acquis de l’expérience professionnelle, ou des formations qui ont pour but de délivrer le diplôme nécessaire à l’obtention de cette carte professionnelle.
Le second critère est évidemment financier. Se lancer dans une création d’entreprise, c’est quelque chose de sérieux, il est donc impératif de débuter avec la capacité de financer ce projet. Enfin, il faut bien évidemment avoir le désir de devenir entrepreneur, faire preuve de motivation pour ce métier de proximité, et avoir le goût pour l’immobilier, mais ça, je crois que beaucoup de Français l’ont en eux.
Emmanuel Tedesco, fondateur de la franchise Yogurt Factory :
Nous recherchons des profils de commerçants, cela représente notre critère numéro un. Ensuite, il faut être en capacité de fournir un accueil très chaleureux à nos clients, car la glace s’apparente à un moment agréable.
Nous n’avons pas de critères d’âge ou d’expérience, car nous privilégions vraiment des franchisés qui ont le sens du commerce et cette capacité à rendre l’expérience au sein de nos magasins plaisante pour les clients.
Il existe par ailleurs deux types de franchisés chez Yogurt Factory. Les franchisés « entrepreneurs », autrement dit, ceux qui vont s’investir et devenir managers du point de vente par la même occasion. Puis les franchisés « investisseurs », qui eux, vont faire le choix de ne pas revêtir une casquette de manager, et de garder une certaine distance avec la vie du magasin. Ceux-ci se doivent cependant d’avoir un regard vraiment poussé sur l’activité du point de vente, car nous ne cherchons pas des franchisés qui ont simplement pour but d’investir une somme d’argent afin que celle-ci soit rentabilisée au plus vite.
Corinne Duplat, Directrice générale Les Menus Services :
Il n’y a pas de profil type dans notre réseau. Comme dans beaucoup de réseaux, on peut retrouver des hommes, des femmes, des couples, des jeunes, ou des seniors.
Il faut bien entendu avoir le sens du service, puisque nous sommes dans le secteur des services à la personne. Il faut également faire preuve d’empathie, car nous nous occupons quotidiennement de personnes âgées. Notre futur franchisé doit par ailleurs avoir des qualités de commercial car notre objectif est de vendre nos services, mais ces qualités doivent aussi se ressentir dans l’aspect relationnel. En effet, celui-ci doit être en capacité de créer et entretenir au quotidien tout un réseau de prescripteurs.
Ces prescripteurs sont essentiels à notre métier car ils vont nous adresser leurs patients qui se retrouvent dans un cas de figure où ils ont besoin d’aide à domicile et notamment, de portage de repas. Cela signifie aussi que le candidat doit être suffisamment implanté dans son territoire, autrement dit, être né là ou avoir vécu là, mais en tout cas, il est impératif de bien connaître son tissu local.
Baptiste Lepoutre, Responsable Développement & Animation Franchise de Tao Bento :
Nous sommes à la recherche de franchisés qui souhaitent pleinement participer à cette fabuleuse aventure avec nous. Nos franchisés sont des investisseurs mais aussi des opérationnels, il faut donc qu’ils soient à la fois concernés, parce que ce projet leur appartient, mais également car ils en sont aux commandes.
Les franchisés Tao Bento adorent la relation client, et la satisfaction de ceux-ci est primordiale. Ce sont des commerçants, ainsi que de bons managers. Nous souhaitons par ailleurs des franchisés qui adhèrent à un réseau participatif, qui désirent faire grandir le réseau Tao Bento au même titre que nos équipes. Et ayant la volonté par exemple, d’ouvrir 3 à 4 restaurants Tao Bento sur leur secteur.
Benoît Ganem, PDG du Groupe Flora Nova (enseignes Jardin des Fleurs et Oya) :
« Il faut premièrement que les gens aient cette graine entrepreneuriale. La deuxième chose, c’est qu’il faut que les futurs franchisés soient commerçants, avec un réel souci pour la satisfaction client. Je rajouterai également, que ce qui est important pour nous, c’est que le candidat ait une capacité à être dans un jeu collectif, car la franchise c’est aussi du collectif.
Ce n’est pas qu’une relation franchisé et franchiseur. On est de plus en plus interdépendants au niveau de l’image, les notions de réseau et d’engagement sont alors beaucoup plus importantes.
Chez Flora Nova, nous faisons vraiment la différence entre un indépendant et un indépendantiste. Ainsi, nous voulons des franchisés indépendants, qui ont le sens du collectif. »