Présents aux États-Unis depuis une décennie, des centres de traitement contre les poux ont fait leur apparition en France depuis quelques années. Sur cette niche du marché plusieurs réseaux sont en développement.
Depuis longtemps, les poux représentent un véritable fléau pour bien des enfants et leurs parents. Le problème concerne tout le monde car le pou vit chez les petits (ils peuvent les attraper et se les transmettre dans les lieux collectifs : écoles, centres de loisirs, colonies de vacances, etc.) mais aussi chez les adolescents et dans leur famille.
Avec sa forte natalité (près de 800 000 naissances par an) et son nombre d’enfants scolarisés (2,5 millions en maternelle, 3,5 millions en primaire), la France représente un marché potentiellement important. En 2017, les ventes d’articles anti-poux en pharmacie ont atteint environ 63,4 millions d’euros, en hausse de 10 % en valeur sur un an, selon le cabinet OpenHealth, qui s’appuie sur les ventes de plus de 10 700 pharmacies en France, dont les rayonnages sont remplis d’une offre pléthorique de peignes et lotions en tout genre, devant lesquels les parents cherchent souvent la solution miracle. Corollaire de cette croissance : le secteur sort de l’ombre, avec des publicités envahissant les écrans, et de nouveaux produits se voulant bio et moins agressifs.
Pour autant, tous les traitements ne sont pas efficaces. Une enquête récente de l’association Familles Rurales, s’appuyant sur des tests menés en laboratoire en 2015, estimait ainsi que seul un tiers des lotions éradiquait totalement le parasite et ses œufs. En particulier parce que les poux deviennent de plus en plus résistants. C’est dans ce contexte que, depuis peu, des concepts dédiés proposent des traitements se voulant totalement performants, soit dans une boutique, soit à domicile. Ces salons de coiffure d’un genre particulier attirent des parents, qui ont essayé, en vain, bien des remèdes miracles. Leur univers aseptisé, avec des loupes géantes à la place des casques de séchage, rassurent, tout comme leur promesse : faire disparaître les poux de la tête des enfants, sans utiliser de produits chimiques, qui ne sont parfois pas assez efficaces et qui peuvent irritent le cuir chevelu. En général, les prix pratiqués varient (de 70 à 130 euros environ) selon la longueur des cheveux, courts ou longs, et donc du travail nécessaire.
Les salons de traitement Kid’s Poux
Créé par Laurence Goya, mère de trois enfants, elle-même confrontée au problème, le premier salon Kid’s Poux a ouvert ses portes début 2016 à Nîmes. Un an plus tard la franchise était lancée et le réseau compte aujourd’hui 17 centres, essentiellement implantés dans le Sud du pays. Leurs équipes formées proposent de détecter et d’extraire poux et lentes. Elles procèdent d’abord à un bilan minutieux de la chevelure des bambins (ou de toute la famille), qui dure environ 15 minutes. Ensuite le traitement (60 à 90 minutes selon le type de cheveux) est lancé avec un aspirateur qui permet d’éliminer les poux à la base. Enfin, après avoir appliqué un masque à base de coco et d’huiles essentielles, l’opérateur passe un peigne qui permet d’attraper les lentes. Le travail se termine à la loupe : mèche par mèche, on enlève manuellement les lentes résiduelles. Un second rendez-vous, 5 à 7 jours plus tard, permet de finaliser l’opération. Après le traitement des conseils sont prodigués afin de prendre toutes les mesures préventives pour de ne plus être confronté à ce cauchemar.
La méthode Bye Bye Nits
Après avoir testé, sur leur nièce dans un salon en Espagne, la machine AirAllé tout droit venue des États-Unis, Jennifer et Arthur Assous, les cofondateurs de l’enseigne, en ont acheté les droits exclusifs pour la France et ouvert leur première implantation Bye Bye Nits en décembre 2015 à Paris. Le concept utilise donc la technique exclusive de déshydratation (la machine envoie de l’air chaud sous débit contrôlé pour déshydrater les poux) pour un résultat qui se veut efficace en une seule séance de 90 mn. L’enseigne cible les lieux de concentration des enfants comme les écoles, les crèches ou lieux de garde, les jardins d’enfants, centres aérés, etc. Elle intervient aussi auprès des personnes âgées. Le chiffre d’affaires moyen annuel d’un salon avoisine les 350 000 euros. Il existe à l’heure actuelle trois centres à Paris et trois en province. D’autres devraient ouvrir en franchise.
Les Chasseurs de Poux misent sur le service à domicile
A l’opposé des concepts précédents qui proposent de traiter les poux dans un salon, Les Chasseurs de Poux est spécialisé dans le traitement des poux et des lentes à domicile. Son offre permet de traiter, en toute discrétion, les patients, jeunes ou plus âgés, atteints de pédiculose (poux, lentes) en 70 minutes maximum, grâce à un procédé se voulant novateur, naturel et radical. Le master-franchisé de ce concept d’origine espagnole s’est installé à Aix-en-Provence en 2017 et deux autres partenaires sont déjà actifs dans l’Hexagone. L’enseigne estime pouvoir en implanter une cinquantaine à terme.