Au premier trimestre 2024, le marché immobilier connaît un frémissement prometteur dans un paysage encore marqué par des tensions persistantes. Cependant, malgré ces signaux encourageants, le marché peine à surmonter les obstacles structurels : des réglementations environnementales strictes, malgré un assouplissement du DPE pour les petites surfaces, une construction toujours à l’arrêt, ainsi que des conditions d’octroi de crédit à l’habitat toujours aussi restrictives. Cette situation témoigne d’un marché en quête de sens, oscillant entre espoir de reprise et réalités contraignantes.
Une demande qui reprend timidement
La demande sur le marché immobilier montre des signes encourageants avec une augmentation légère.
Une reconstitution insuffisante de l’offre
Du côté de l’offre, le marché immobilier manifeste les signaux représentant une augmentation globale. Cette dynamique s’explique en partie par un allongement des délais de vente qui, en retenant les biens plus longtemps sur le marché, contribue à gonfler artificiellement l’offre disponible. L’offre est notamment marquée par la présence continue de logements énergivores, classés F et G qui représentent 13,6 % des biens mis en vente au premier trimestre.
Un semblant de reprise des ventes
Les transactions immobilières montrent un redressement symbolique au niveau national avec une évolution du volume de transactions de plus de 0,5 % par rapport au dernier trimestre 2023.
La correction des prix se poursuit
Le marché des prix continue de s’ajuster, avec une baisse des prix qui se confirme au niveau national. Cette correction des prix, bien que modérée, est un indicateur clé d’une légère reprise dans un contexte de marché toujours fragile.
Des délais en légère augmentation
Les délais de vente s’établissent en moyenne à 96 jours au niveau national, marquant une très légère augmentation par rapport au dernier trimestre 2023. S’ils ne baissent toujours pas, la faute en revient principalement aux vendeurs qui campent sur leurs positions et persistent à refuser la réalité des prix.
La négociation gagne du terrain
Les écarts de prix témoignent d’une augmentation des négociations et d’une volonté des acquéreurs de s’aligner sur les valeurs actualisées des biens dans la conjoncture présente. . Cette tendance est une réaction naturelle à un marché qui ajuste encore ses prix et ses attentes.
Perspectives :
« Après la rupture observée en 2023, le premier trimestre 2024 témoigne d’un attachement toujours très fort des Français à la pierre, malgré les défis actuels. Toutefois, une reprise durable ne pourra se faire sans politique du logement adaptée. La pression fiscale et réglementaire, les critères HCSF sur lesquels les décideurs s’arc-boutent et les rétropédalages sur le budget MaPrimRénov ou sur le DPE ne font qu’ajouter de l’instabilité à un secteur qui a besoin au contraire de pérennité. Il est temps de prendre des mesures simples et concrètes en faveur des primo-accédants et des investisseurs, dont la France a tant besoin… À défaut, la tension immobilière restera d’actualité, rendant difficile une véritable relance de l’accès au logement », résume Yann Jéhanno, Président du réseau Laforêt.