Grâce à la franchise, nous allons encore pouvoir gagner des parts de marché et conquérir de nouveaux territoires.
N’est-il pas disproportionné de payer plus de 3 Mds€ pour s’emparer d’Europcar alors que le marché de la location redémarre tout juste ?
Ce montant correspond au rachat de 100% des actions et concerne l’activité des succursales ainsi que les revenus tirés des produits de la franchise. Il nous paraît justifié car il reflète les perspectives de croissance du groupe. Le marché est effectivement cyclique mais il a encore beaucoup de potentiel et Europcar est moins exposé aux cycles du fait de son « mix client » plus large. Pourquoi racheter ce réseau et pas un autre ? Parce qu’il est le leader européen. Sa force réside également dans la très grande diversité de sa clientèle (41% de professionnels, 44% en loisirs). Résultat, au premier trimestre, le CA a progressé de 15%.
En combien de temps estimez-vous pouvoir rentabiliser votre investissement et quelle visibilité offrez-vous aux franchisés sur la durée de votre présence au capital ?
Volkswagen a annoncé la possibilité d’une cession d’Europcar en septembre 2005. Plusieurs repreneurs étaient sur les rangs : à la fois des concurrents et des investisseurs financiers. Depuis l’accord de cession avec VW, nous travaillons activement avec le management sur les programmes qui vont permettre d’accélérer la stratégie de croissance du groupe. Nous n’avons pas eu encore de contact direct avec les franchisés mais cela est prévu dans les prochaines semaines. Nous avons vocation à rester chez Europcar. Car Eurazeo n’est pas un fonds d’investissement mais une société d’investissement. Nous raisonnons à long terme, c’est à dire à plus de 5 ans.
Vous visez la place de numéro un sur chacun des marchés ? Quelle place va tenir la franchise dans votre stratégie ? Les opérations de croissance sont-elles inévitables ?
Pour gagner des parts de marché, nous continuerons d’ouvrir simultanément des agences en franchise et en succursale. Dans le passé, la franchise nous a déjà permis d’atteindre le leadership en Europe. Je suis convaincu qu’elle jouera encore un rôle important dans l’expansion car les franchisés sont de vrais partenaires stratégiques. Etre numéro un sur chacun des marchés où nous sommes déjà présents est notre but. La croissance externe représente une autre opportunité d’expansion, mais elle n’a de sens que lorsque les conditions de l’acquisition, notamment financières, sont attrayantes. Nous négocions ainsi actuellement avec Lease Plan, pour acquérir Keddy, le numéro un belge. Grâce à la franchise, nous espérons pouvoir conquérir de nouveaux territoires comme la Chine et le Japon. Aux Etats-Unis, un accord avec un partenaire local est pour moi un objectif à court terme.