Chez nous, Internet n’est pas concurrent des franchisés. Mieux, il leur apporte des ventes, de la notoriété et du trafic en magasins.
Irrijardin poursuit sa croissance. A quelle échelle, en matière de développement et de chiffre d’affaires ?
Le chiffre d’affaires du réseau Irrijardin a atteint 71 millions d’euros en 2016, dont 2,3 millions réalisés via la vente à distance, Internet et VPC. Il est globalement en croissance de 7 % à périmètre constant et de 10 % en y intégrant les ouvertures de 5 nouveaux magasins franchisés. Une progression dans notre moyenne, qui confirme la performance de notre modèle et le bien fondé de notre stratégie cross canal. Cette année, nous avons inauguré 5 magasins au printemps, à Royan, Bordeaux ou Mulhouse. Un autre ouvrira le 6 juillet à Grimaud, dans le Var. Si bien que nous compterons très bientôt 98 magasins, dont 82 franchises sur le territoire.
Quels produits Irrijardin vend-il le plus aujourd’hui ?
Après avoir démarré à la fin des années 80 en proposant des solutions d’arrosage à monter soi-même, Irrijardin s’est, durant la décennie suivante, largement ouvert aux accessoires et consommables pour piscines, avant d’élargir sa gamme aux spas. De manière structurelle, ces deux activités sont celles qui progressent le plus, dans le réseau. La piscine – robots, pompes à chaleur, filtres, volets roulants, pièces détachées, produits de traitement, de nettoyage… – représente 70 % de nos ventes, le spa et l’arrosage 15 % chacun.
Votre enseigne s’affiche en pleine phase d’innovation. Dans quels domaines ?
Dans le domaine du cross canal principalement. Irrijardin, qui possède un site marchand depuis 2011, a été pionnier en la matière, en additionnant très tôt les avantages d’Internet –offre plus large, ouverture 24h/24, possibilité de se faire livrer à domicile – et ceux du magasin, conseils personnalisés et services divers notamment. Cette année voit une nouvelle progression de notre enseigne dans le digital puisque nous lançons notre nouveau site Internet responsive, pour répondre aux 40 % de visiteurs qui le consultent depuis un appareil mobile. Ainsi que des services online innovants, comme l’analyse de l’eau, la géolocalisation des magasins via Waze ou encore bientôt un espace dédié aux avis clients pour mesurer leur niveau de satisfaction. Tablettes, bornes tactiles et écrans vont par ailleurs être de plus en plus utilisés en magasin. Des magasins en outre totalement redessinés l’année dernière.
E-commerce et réseau de franchises ne font pas toujours bon ménage. Comment gérez-vous l’éventuelle concurrence entre les deux canaux ?
Nous avons très tôt réfléchi à la manière d’intégrer Internet au business modèle de nos franchisés. Depuis le départ, toutes les ventes réalisées online dans sa zone de chalandise sont attribuées intégralement au franchisé local, et ce que le client choisisse d’être livré en magasin, en point relai ou directement à domicile. Nous avons ainsi levé une difficulté majeure, celle d’avoir des franchisés qui considèrent Internet comme un concurrent. Chez nous, il ne l’est pas, et mieux, il créé du trafic en magasin. Aujourd’hui, 60 % du chiffre d’affaires que nous réalisons online revient à nos franchisés, et ce pourcentage augmente au fur-et-à-mesure que nous ouvrons de nouveaux magasins dans d’anciennes zones blanches.
Vous annoncez aussi des projets en connectique ?
Oui. Le jardin étant devenu une pièce de la maison à part entière, il aura lui aussi besoin à moyen terme d’outils connectés. Nous imaginons nous positionner sur le marché de la connectique pour la piscine et l’arrosage via une marque d’enseigne, qui nous permettra de nous rapprocher encore de nos clients. Mais nous n’en sommes sur ce point qu’à l’étape de projet.