Exploiter un fonds sans en être propriétaire : un moyen d’apprendre à gérer son affaire sans trop d’investissements, ni trop de risques. A condition que le magasin soit rentable pour l’acquérir.
Devenir son propre patron n’étant pas forcément à la portée de toutes les bourses, la location-gérance est une solution qui permet d’être indépendant sans acheter de fonds de commerce. Attention à ne pas confondre avec la gérance salariée, laquelle relève du droit du travail. Le locataire-gérant est totalement autonome dans la gestion du fonds qu’il loue et l’exploite à ses risques et profits : sa rémunération dépend de la qualité de son travail puisqu’il en perçoit le revenu net d’exploitation.
Recourir à cette formule, c’est souvent pour les réseaux un moyen de contrôler les emplacements commerciaux. Pour le locataire-gérant, c’est la certitude de démarrer son activité avec une clientèle déjà constituée : le fonds qu’il loue doit en effet avoir été exploité pendant au moins deux ans par le propriétaire (délai qui peut cependant être réduit, voire supprimé, par un tribunal de grande instance).
Si la mise de départ est moins élevée pour le locataire-gérant que pour le franchisé, attention aux coûts cachés : une redevance de location vient s’ajouter aux redevances de franchise et de publicité du réseau. Un élément qu’il ne faut pas oublier de prendre en compte dans l’élaboration d’un business plan.
Le fonds de commerce doit être également fortement rentable pour que le locataire-gérant puisse en vivre après s’être acquitté de deux redevances.
Car contrairement au franchisé qui ne paye pas de loyer mais rembourse un emprunt, le locataire-gérant ne valorise pas son fonds.
A la longue, il peut avoir le sentiment de travailler pour un autre, bien qu’assumant les risques de l’exploitation. La formule peut être frustrante si elle s’éternise !
Mieux vaut prévoir une option d’achat dès le départ avec un abattement sur le prix de vente qui permette de rémunérer la valorisation du fonds réalisée par le locataire-gérant. Ce montage tend à se répandre dans les réseaux de franchise qui souhaitent donner un coup de pouce à leurs salariés désirant se mettre à leur compte ou aux candidats prometteurs faiblement dotés en fonds propres.
Mais si le rachat ne peut se faire, le locataire-gérant n’a aucun droit au renouvellement et ne peut prétendre à une quelconque indemnité. En théorie. En pratique, heureusement, il est possible de négocier avec la tête de réseau pour obtenir une contrepartie. En vendant les parts de la société de location-gérance ou son droit d’exploiter le fonds de commerce, sous réserve de l’agrément du réseau, le locataire-gérant dégage un cash flow parfois significatif. Même sans avoir accédé à la franchise, il est ainsi possible de ne pas se retrouver “bredouille” après une location-gérance. Mais aucune clause de sortie mécanique ne pouvant être mise en place, attention à rester vigilant.