Bars dédiés à l’univers du jeu vidéo, jeux d’évasion, travail partagé… Voici quelques-unes des nouvelles activités à suivre pour devenir franchiseur en 2019.
« Quelles sont les nouvelles tendances en franchise ? » C’est la deuxième question la plus souvent posée aux journalistes de Franchise Magazine (la première étant : « Qu’est-ce sont les secteurs qui marchent en franchise ? »).
C’est dire si les porteurs de projets sont friands d’innovation et d’originalité au moment de se lancer. Cela tombe bien : la capacité des franchiseurs à capter l’air du temps pour se positionner sur des créneaux émergents, ou pour renouveler la façon d’exercer un métier déjà connu, ne se dément pas.
Et c’est bien là ce qu’un franchisé est en droit d’attendre d’une enseigne : un concept différenciant, qui lui procure un avantage concurrentiel sur son marché, qu’il soit émergent, porteur ou déclinant. Tour d’horizon de ces concepts qui entendent bien casser les codes en 2019.
Bars eSport : pour les « gamers » entrepreneurs
Un « bar eSport » (pour « electronic sport ») est un bar dédié à l’univers du jeu vidéo : le jeune réseau WarpZone a ouvert à Rennes en janvier 2015 son premier établissement sur ce créneau émergent. Bar classique avant tout, proposant notamment une gamme de cocktails, c’est aussi un lieu où les fans de jeux vidéo peuvent se retrouver pour jouer sur des consoles (des années 80 à aujourd’hui) ou sur des PC configurés pour la plupart des jeux récents, avec une connexion fibre.
Le succès du concept et les demandes de créateurs désirant le dupliquer dans leur ville ont incité les fondateurs de WarpZone à décliner leur modèle en franchise. Une formule déjà adoptée (depuis 2014) par le leader de ce marché en plein essor, le réseau MeltDown (25 bars en France).
Désormais présent en propre à Rennes et en franchise à Caen, Vannes, Lannion et Chambéry, WarpZone fait état d’une quarantaine de projets en cours. Mais se fixe pour objectif d’ouvrir 1 à 2 établissements franchisés par an, car il faut compter entre 4 et 6 mois pour monter un projet, notamment pour trouver le local idéal.
A noter : les franchisés WarpZone sont tous des joueurs : « Nous avons déjà refusé des projets d’investisseurs qui n’étaient pas joueurs car c’est ce qui fait l’âme de nos bars en plus du concept : il y a toujours une forme d’atypisme chez nos franchisés », souligne Nicolas Nioche, directeur général de l’enseigne. Il est certain qu’il vaut mieux maîtriser les codes de cet univers pour pouvoir en assurer la promotion sur sa ville.
Escape game : en plein essor
Le grand public connaît de mieux en mieux le principe des « escape games » ou jeux d’évasion : parvenir à s’échapper d’une pièce dans une durée limitée (généralement une heure). Par groupe de deux à dix participants, les joueurs doivent chercher des indices disséminés dans une pièce, puis les combiner entre eux pour pouvoir avancer dans l’énigme. Le but est généralement de sortir de la pièce (d’où le nom), mais il peut aussi être de résoudre un problème plus global, comme enquêter sur un meurtre ou chercher un trésor.
Bars eSports, escape games : partout où une demande existe, des concepts fleurissent et des réseaux recrutent des chefs d’entreprise franchisés.
Les premières salles ont vu le jour en France dans les années 2010 et, selon le site référent escapegame.paris, il existe aujourd’hui plus de 600 lieux implantés dans plus de 350 villes. Si les indépendants représentent plus de 70 % de l’offre, de nombreux concepts ont choisi se développer en réseau local ou national. Dont des franchises comme Escape Yourself, Get Out !, Team Break ou Prizoners.
Né à Tours en 2015, Escape Yourself fait appel à la franchise depuis 2017. Surtout présent dans l’Ouest de la France, ce réseau regroupe 23 unités, ce qui en fait l’un des plus étoffés en France devant le leader mondial Escape Hunt, présent dans une dizaine de villes.
Sain, bio ou vegan : nouvelles tendances en restauration
De plus en plus, des réseaux de restauration se positionnent sur le créneau du manger sain, à base de produits frais et de qualité, sourcés localement et cuisinés sur place. Ainsi, dès 2003, Jour, concept « healthy » (« sain », « bon pour la santé ») de bar à salades sur mesure a ouvert son 1er établissement dans le 8ème arrondissement de Paris. S’inscrivent également dans cette tendance Ankka, Dubble, Exki ou encore Oroma.
D’autres acteurs de la restauration surfent eux aussi sur la vague du « manger sain », alors que leur offre ne repose pas exclusivement sur les salades. C’est par exemple le cas de Bioburger (burgers 100 % bio) ou encore, plus récemment, de Copper Branch. Originaire du Canada, où elle a vu le jour en 2014, cette enseigne de restauration « 100 % végétale et végan » souhaite « allier gourmandise et alimentation saine ».
Originaire du Canada, Copper Branch est une enseigne de restauration « 100 % végétale et végan » proposant des plats à bases d’aliments « puissants et bons pour la santé ».
Proposant des plats « à bases d’aliments puissants et bons pour la santé » (avocat, noix de coco, patate douce, chou vert ou encore graines de chia), Copper Branch ne sert que des produits sans OGM « à base de plantes et issus d’une agriculture biologique et locale ». « Avec une demande de produit d’origine végétale en forte hausse » en France et en Europe comme en Amérique du Nord, l’enseigne a la conviction de se positionner « sur un marché en plein essor et à fort potentiel ».
Co-working : un potentiel très convoité
Présent en France (depuis 1989) avec 120 centres d’affaires à ce jour, le réseau d’espaces de bureaux, de co-working et de salles de réunion Regus, filiale du groupe International Workplace Group (IWG) a lancé en septembre 2018 son développement en franchise dans l’Hexagone. Le réseau propose aux professionnels (indépendants, PME, grandes entreprises) des bureaux équipés avec services pour plusieurs mois voire plusieurs années ou des locations à la journée de bureaux, salles de réunion etc… Ainsi que des espaces de co-working permettant de travailler, rencontrer et échanger avec d’autres professionnels, une formule souple et flexible qui se répand de plus en plus.
Signe de sa confiance dans le potentiel de l’activité sur le marché hexagonal, Regus se donne pour objectif à terme « de doubler la taille du réseau national », donc passer de 120 à 240 centres. « Depuis plusieurs années, Regus a recours à la franchise dans les pays géographiquement compliqués d’accès et aussi, plus récemment, dans le cadre d’une nouvelle stratégie sur des marchés matures, explique Benjamin Bohbot, Directeur développement franchise France. Or le marché français est en pleine expansion et nous avons besoin de développer le réseau pour accompagner cette croissance. C’est pourquoi nous faisons appel à la franchise pour multiplier les implantations. »
Considéré par les professionnels de l’immobilier de bureaux comme un nouveau relais de croissance, le co-working devrait connaître une forte croissance.
Grâce à la franchise, Regus entend bénéficier de l’essor du marché du coworking, un « secteur en forte croissance où les retours sur investissements sont destinés à être rapides et durables », estime le franchiseur. D’autres acteurs espèrent développer leur marque sur le territoire avec des partenaires franchisés. Comme le montpelliérain Bureaux & Co, qui a ouvert son premier espace franchisé en novembre 2018. Ou encore le concept Weréso, qui vise 15 adresses en France dans les deux ans, en propre et en franchise, avant d’attaquer l’international en 2020.
A noter : la franchise de sandwicherie class’croute prévoit elle aussi de tester dans ses points de vente, implantés en zone d’activité ou en quartiers d’affaires, la location d’espaces de travail, en complément de son activité de restauration.
Barbiers : marché en baisse, créneau en hausse
Depuis 2008, le marché de la coiffure est confronté à une stagnation en volume et en valeur, en raison d’une diminution du nombre de visites des femmes dans les salons, compensée par une hausse des tarifs. A l’inverse, depuis 2016, la fréquentation par les hommes a connu une hausse d’environ 26 %. Sous l’influence du mouvement hipster, marqué notamment par le soin apporté à une barbe fournie et soigneusement entretenue, la mode masculine en matière de pilosité a entraîné le retour des barbiers. Avec des concepts adaptés à l’air du temps, positionnés sur le créneau haut de gamme. D’où l’apparition de réseaux spécialisés comme Authentic Men, Barber Men, Cher Monsieur, La Barbière de Paris, The Men’s Club ou encore Carlos Conde.
Avec le retour des barbiers ou l’essor du bien manger, des chaînes veulent bousculer les codes sur le marché de la coiffure ou de la restauration.
A la tête d’une vingtaine de salons dans son pays d’origine, l’espagnol Carlos Conde propose soins des cheveux, de la peau et de la barbe aux hommes soucieux de leur esthétique et de leur style, dans un décor façon loft new-yorkais et sur des surfaces moyennes de 30 m². Présent sur le salon Franchise Expo Paris depuis 2017, le réseau recherche des partenaires, pas forcément issus du secteur, pour son ouvrir des salons en France.
Elles n’ont duré qu’une saison
Les nouvelles tendances ne s’inscrivent pas toujours dans la durée. Il arrive que les consommateurs se détournent d’un produit ou service qu’ils ont un temps plébiscité. Ou bien que des contraintes réglementaires ou économiques (par exemple, une concurrence locale trop vive entraînant une saturation du marché) viennent freiner la croissance d’un marché émergent.
Bref, quand on surfe sur la tendance, il arrive que la vague retombe… et que des réseaux cessent leur recrutement, voire baissent le rideau sur tout ou partie de leurs implantations. Récemment, des créneaux comme l’aquabiking ou la cigarette électronique ont ainsi connu une explosion spectaculaire du nombre d’acteurs, suivie d’un écrémage plus discret… mais tout aussi remarquable. Avant eux, le phénomène avait touché des segments de la restauration rapide comme les pâtes fraîches ou les sushis.
Les nouvelles tendances ne s’inscrivent pas toujours dans la durée. Il arrive que les consommateurs se détournent d’un produit ou service qu’ils ont un temps plébiscité. Ou bien que des contraintes réglementaires ou économiques (par exemple, une concurrence locale trop vive entraînant une saturation du marché) viennent freiner la croissance d’un marché émergent.