Se lancer en franchise, c’est avant tout créer une entreprise. Même si l’accompagnement du franchiseur est rassurant, il faut avoir les épaules solides : vérifiez que vous êtes bien prêt à vous lancer dans l’aventure !
Si certains franchiseurs expriment un net penchant envers les commerçants, les réseaux sont généralement ouverts à tous les profils professionnels.
Logique puisque la franchise repose sur la transmission du savoir-faire d’un franchiseur. Mais accompagné ne signifie pas assisté ! « Comme dans toute création d’entreprise, la pression est très forte, met en garde le consultant Erwan Rouxel (Bleu Vincy). Ce n’est pas le franchiseur qui subira les relances des banques ou de l’Urssaf, le poids des concurrents, les revendications des salariés ou les plaintes des clients ! Le stress, c’est pour le franchisé ! Et ce n’est rien de comparable à celui que peut connaître un salarié, même cadre de haut niveau. »
L’une des premières qualités requises pour devenir un bon franchisé, c’est donc d’abord d’avoir l’esprit entrepreneurial.
Car un commerçant indépendant assume ses propres risques et doit pouvoir s’adapter à son environnement, ainsi qu’aux imprévus. « Le candidat a intérêt à bien discuter de ce point là avec les membres du réseau qu’il va rencontrer, conseille Erwan Rouxel. Il doit leur demander comment ils ont vécu les dix premiers mois de leur entreprise et il ne faut pas hésiter à aller au fond des choses en prenant également en compte l’aspect personnel et familial d’une telle aventure. »
Car le changement est tel qu’il se répercute sur toute la famille. Manque de disponibilité, risque financier, périodes de fortes tensions, conditions de rémunération inférieures : le conjoint du créateur doit savoir à quoi s’attendre et accepter tout ce que cela implique.
Parmi les qualités appréciées des franchiseurs figurent celles de savoir manager, travailler en équipe et être un bon gestionnaire. Des capacités qui peuvent avoir été acquises lors du parcours professionnel antérieur. « La franchise regorge d’exemple de franchisés qui ne connaissaient rien au métier et qui réussissent très bien, et a contrario, d’autres qui semblaient formés depuis longtemps à l’activité et qui rencontrent des difficultés », remarque le juriste Yves Marot. »
Le tout est de choisir un métier qui convienne, ce qui n’est pas forcément celui que l’on connait, nuance Erwan Rouxel. Attention à ne pas orienter son choix qu’en fonction de la rentabilité ou du potentiel du secteur, ce qui est malheureusement un des travers les plus courants chez les candidats. Si le métier ne plait pas, la motivation au travail ne sera pas la même. »
Autre atout indispensable pour devenir un bon franchisé : avoir l’esprit « réseau ». Le franchisé doit accepter les règles de fonctionnement imposées par le franchiseur. « C’est également avoir conscience de l’intérêt collectif du réseau, souligne Yves Marot. Par exemple, si l’on ouvre une franchise de restauration italienne, on ne peut pas mettre un bœuf bourguignon à la carte, non seulement parce que c’est interdit par le franchiseur, mais surtout parce que cela peut nuire à l’image générale du réseau et porter tort aux autres franchisés. »
Pour Erwan Rouxel, « il ne faut pas hésiter à prolonger la période de recrutement car si ça ne va pas, il vaut mieux arrêter tout de suite : ça limite les dégâts et ça coûte moins cher à tout le monde, au franchiseur qui ne perd pas de temps à former le mauvais cheval, et au franchisé qui n’investit pas son argent alors qu’il va droit à l’échec ! »