Avec un partenaire ou avec son conjoint, entreprendre à deux présente de nombreux atouts. Mais l’aventure n’est pas dénuée de risques : quelques précautions sont nécessaires.
Si seulement 5 % des créations d’entreprises sont une affaire de couple, la franchise en concentre un certain nombre : 44 % des franchisés sont aidés par leur conjoint dans leur activité professionnelle (chiffres APEC et Enquête CSA/FFF/Banques Populaires). De nombreuses enseignes apprécient les couples d’entrepreneurs, pour leur motivation et leur stabilité.
« Certains secteurs d’activité sont propices à l’exploitation en couple, comme l’hôtellerie, la restauration ou les petits commerces de proximité, remarque le consultant François Peltier (Actas Consultants). Les couples qui travaillent ensemble ne comptent généralement pas leurs heures, ce qui leur permet d’économiser sur l’embauche d’un salarié et de rentabiliser au mieux le magasin dans un premier temps ».
Il y a ceux qui choisissent d’allier leurs forces en étant simplement associés, qu’ils soient membres d’une même famille ou amis. L’association présente plusieurs avantages : mise en commun des capitaux de départ, des compétences et des idées.
« Il faut faire attention au partage des parts dans le capital de la société et à la répartition entre salaires et dividendes, conseille toutefois François Peltier. Mieux vaut aussi choisir un réseau dont les points de vente permettent de dégager suffisamment de chiffres d’affaires et de marges pour pouvoir intégrer rapidement les rémunérations de deux associés ». Des recommandations qu’il est tout aussi bon de suivre pour un couple de conjoints. En effet, le risque financier est conséquent pour un ménage : la première année d’activité, les franchisés gagnent généralement très peu. Il est donc primordial de se poser la question de savoir comment le couple va vivre dans la phase de démarrage.
« Si l’un des conjoints conserve son poste salarié dans un premier temps, cela assure une couverture sociale et limite les risques pour toute la famille », note l’avocate Nathalie Castagnon.
Vis-à-vis des banques, l’association de deux créateurs d’entreprise est plutôt bien perçue : l’apport financier est souvent plus important. En revanche, le banquier sera très vigilant sur le business plan et le choix de l’enseigne : si l’entreprise représente le seul revenu du ménage, il n’y a pas de filet de sécurité.
Mais l’aventure se révèle souvent gagnante : le magasin étant l’outil de travail qui doit subvenir aux besoins de toute une famille, les unités gérées par un couple de franchisés sont généralement plus performantes que celles dirigées par un franchisé seul.
Les couples sont également nombreux à ouvrir plusieurs points de vente. Ce qui leur permet de prendre un peu de distance vis-à-vis de leur moitié ! Car la plus grande difficulté à exploiter une affaire à deux réside sans doute dans sa capacité à travailler ensemble…
L’une des règles élémentaires, est de séparer la sphère professionnelle de la sphère privée. Voilà pour la théorie… qu’il n’est pas si facile de respecter en pratique ! Quoi qu’il en soit, s’il n’est pas toujours évident de laisser ses tracas professionnels au bureau, il est une règle d’or à ne pas enfreindre : savoir rester pro au travail et éviter de régler les chamailleries d’ordre privé sous le nez de son personnel !