Alice Merceron – Mondial Tissus – Chargée du développement

9 min Publié le 20 décembre 2021

Transcription du podcast

Alice Merceron, bonjour, vous êtes chargée de développement de l’enseigne Mondial Tissus. Tout d’abord, merci d’avoir accepté l’invitation de Franchise Magazine.

Bonjour, merci à vous de m’accueillir.

Ma première question porte sur la crise sanitaire qui a rythmé ces derniers mois. En quelques mots, quel a été l’impact de cette crise sur l’activité de votre réseau?

Alors, chez Mondial Tissus, la crise a eu plusieurs effets. Ça s’est déroulé en trois temps. Dans un premier temps, nos magasins ont été fermés comme tout le monde, on s’est demandé, entre guillemets, ce qu’on allait devenir. On a cherché à réadapter aussi le modèle pour pouvoir livrer nos clients. Et puis, en fait, il y a eu cette pénurie de masques, et du coup, de tissu et d’élastique. Donc, on a rouvert nos magasins. Ils ont étaient considérés magasins essentiels pour pouvoir fournir à la population le tissu, les élastiques pour produire les masques, les blouses, etc.

Donc, il y a eu cet effet masque dans un premier temps. Et puis ensuite, les Français ont été beaucoup plus de temps chez eux. Et qu’est ce qu’on fait chez nous? On peut coudre. Donc, il y a eu vraiment un essor de la couture. On a vendu en 2020 deux fois plus de machines à coudre qu’en temps normal. Pour vous donner un ordre d’idée, c’est à peu près 11 000 machines à coudre et on a recruté 500 000 clients sur l’année 2020.

Donc l’effet était, entre guillemets, positif puisque les gens ont redécouvert la couture grâce à la crise sanitaire.

Donc, si je comprends bien, vous avez constaté des changements dans les habitudes de consommation de vos clients à l’occasion de cette crise?

Exactement puisque les gens ont aussi eu le temps de se poser des questions de fond en matière de développement durable et de consommation locale, notamment. Donc, notre objectif aujourd’hui, c’est de les accompagner à faire de la couture une alternative à la surconsommation. Donc, évidemment, un changement, un changement d’habitudes de nos clients et plus de clients, puisqu’on répond aux problématiques environnementales entre autres.

Et globalement, vous êtes donc satisfaite du niveau d’activité de vos magasins pour ces derniers mois?

Oui, tout à fait. On connaît une belle progression en terme de chiffre d’affaires. Bien évidemment, 2021 ce n’est plus l’activité de 2020, puisqu’on ne connaît plus cet effet masques. Par contre, on est bien au-dessus des résultats de 2019, donc nos magasins restent en progression continuellement.

Où en est le développement de votre enseigne en cette fin d’année 2021?

Mondial Tissus donc, c’est 100 magasins aujourd’hui et on en ouvre à peu près 10-15 par an. C’est ce qu’on a fait cette année et les deux-trois dernières années précédentes, et on espère compter 150 magasins en 2025 donc continuer sur cette tendance, à la fois en France, si je devais citer des villes, je pense à Albi, Castres, Carcassonne, par exemple, en Vendée à La Roche sur Yon ou le Nord, où il y a également des villes intéressantes, et à l’étranger, donc, surtout les pays limitrophes.

D’abord avec la Belgique, puisqu’on a racheté en 2021 le leader belge de la vente de tissus et de mercerie donc, on compte maintenant 8 magasins en Wallonie. Et on se dit pourquoi pas en ouvrir en Flandre? Il y a également l’Espagne, qu’on étudie, ou l’Allemagne où on compte déjà un magasin.

Cette dizaine d’ouvertures par an. Comment ça se répartit entre les franchises et les magasins en propre?

Alors, on va dire que ça dépend des années. Cette année, par exemple, c’est 50/50. L’année prochaine, je pense que sur les 10 magasins, il y aura au moins 8 en franchise, on fonctionne vraiment aux opportunités. Pour nous, un emplacement, un local, une ville qui est bonne pour la franchise, il sera bonne pour une succursale également donc, si on a l’opportunité d’y aller avec un franchisé, on irra d’abord avec un franchisé.

Et quels sont les critères pour devenir franchisé Mondial Tissu? Quel est le profil de candidats vous recherchez en priorité?

Alors, évidemment des gens commerçants qui aiment le contact puisque nous sommes sur un secteur très, très affinitaire et la notion de partage y est importante, mais aussi et surtout, je dirais, des personnes lucides par rapport à eux-mêmes, qui savent pourquoi ils veulent entreprendre en franchise ce qu’est la franchise, ce que c’est que d’être entrepreneur également.

Et il y a plus de femmes, plus d’hommes ? Est-ce que les gens pratiquent eux-mêmes la couture ou ont un intérêt particulier pour le domaine?

Alors, on n’a pas d’a priori sur l’âge ou le sexe, ou même la formation. Aujourd’hui, 60% de nos franchisés sont des hommes, donc c’est souvent et ce n’est pas même, ce n’est pas du tout des couturiers ou des couturières, il faut quand même avoir l’affinité pour le secteur mais ce n’est pas ce qu’on recherche en priorité. Donc oui, 60% d’hommes et une vrai affinité pour le secteur.

Un magasin type, il fait quelle surface? Il emploi combien de personnes?

Alors aujourd’hui, on s’exprime sur des surfaces de 450 à 650, 700 mètres carrés maximum. C’est notre modèle en zones commerciales et on emploie entre 5 et 10 personnes en fonction du potentiel de chine du magasins et de sa surface.

Quel accompagnement? Quelle formation vous proposez à vos nouveaux franchisés?

On accompagne le franchisé, les gens en amont du projet sur toute la création de l’entreprise. Ça va de la recherche du local, déjà on fait une étude de marché en interne. On va lui demander aussi d’en faire une en externe pour être sûr que les chiffres soient cohérents. On va l’accompagner sur la recherche des locaux, dans la bonne zone commerciale, sur le montage aussi de son prévisionnel, sur l’accompagnement aussi pour démarcher les banques, entre autres. Et puis ensuite, on le forme dans nos magasins, on a une dizaine de magasins écoles en France donc, des magasins qui sont formés à former nos franchisés.

C’est une formation qui dure trois à quatre semaines. On l’accompagne aussi sur le recrutement et on forme bien évidemment ses équipes également pendant deux semaines. On est également présent pendant toute l’implantation du magasin, qui dure quatre semaines. Pendant ces quatre semaines, on a au quotidien au moins trois personnes de chez nous qui vont accompagner le franchisé sur la mise en place du magasin.

Quel est l’investissement à prévoir pour envisager l’ouverture d’une franchise Mondial Tissus?

Alors hors stocks, il faut compter à peu près 200 000 euros pour pouvoir ouvrir à la vente. C’est un investissement pour le magasin, donc l’apport personnel il est de 70.000 euros.

Il me semble que vous avez lancé des services annexes pour vos clients ces derniers mois, ces dernières années, est-ce que vous pouvez m’en dire un peu plus?

Pour suivre cette tendance, justement, de consommer mieux, on a mis des services en place. Je pense aux puces couturières, par exemple, où on met nos parkings à disposition de nos clients, où ils tiennent des stands et revendent soit des tissus qu’ils n’utilisent plus ou des créations. Il y a également le Trocokilo, nos clients sont des passionnés et ils ont certaines fois, beaucoup de tissus chez eux donc, on rachète leurs tissus qu’ils n’utiliseraient plus au kilo. Ils peuvent du coup avoir des bons d’achat en magasin pour acheter du tissu qui serait peut-être plus d’actualité pour eux.

Et puis, il y a pas mal d’initiatives comme ça, avec des ateliers sur le thème du durable: les Green Friday etc. donc, c’est vrai que c’est surtout sur le service aujourd’hui, où on se développe pour répondre au mieux aux attentes de nos clients.

Et pour finir, quels conseils vous donneriez à un porteur de projet qui hésiterait à se lancer dans votre activité?

Alors, je dirais déjà de benchmarker parce qu’il y a beaucoup aujourd’hui de franchiseurs. Il y a beaucoup de concepts, et il faut vraiment trouver le franchiseur qui le correspond, en adéquation avec ses attentes, sa vision aussi, son développement, etc. Qu’il ait les mêmes valeurs parce qu’on s’engage. Chez Mondial Tissus, on est sur des contrats de cinq ans, et en moyenne en franchise les contrats sont au moins renouvelés une fois. Donc, quand on part en franchise c’est toujours pour 10 ans donc c’est déjà, se retrouver, se poser les bonnes questions.

Et puis après, nous par exemple, on a des franchisés, on a 17 franchisés sur le territoire français. Tous nos franchisés sont accessibles. Je conseillerais à n’importe quelle personne qui souhaiterait nous rejoindre de les contacter, d’échanger avec eux, d’aller les questionner sur leurs quotidiens, ce qu’ils vivent de la relation et du partenariat qu’ils ont avec le franchiseur, par exemple. Ça me parait être les deux choses vraiment clés, benchmarker et rencontrer des personnes qui sont déjà partenaires du franchiseur.

Alice Merceron, je vous remercie. Je rappelle que vous êtes chargé du développement de l’enseigne Mondial Tissus et que votre actualité est à retrouver, notamment sur les sites Franchise Magazine et AC Franchise.

Merci de m’avoir accueilli.