Corinne Duplat, Directrice générale, Les Menus Services

10 min Publié le 10 avril 2025

Corinne Duplat, bonjour. Vous êtes directrice générale de la franchise Les Menus Services. Tout d’abord, merci d’avoir accepté l’invitation de Franchise magazine.

Bonjour Vincent, merci aussi pour votre invitation.

Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas encore, pouvez-vous nous présenter l’enseigne Les Menus Services, son activité et les grandes étapes de son développement ?

L’enseigne Les Menus Services a été créée en 2003. Nous sommes aujourd’hui dans notre 22ème année. Le concept des Menus Services, c’est de livrer chaque jour à des personnes âgées leurs repas, donc des personnes âgées qui ne peuvent plus ou qui ne veulent plus cuisiner chez elles. Moyenne d’âge de nos bénéficiaires, 85 ans quand même en moyenne. On est à la porte d’entrée, je dis souvent, du maintien à domicile. Et au bout de 22 ans, le réseau compte 130 agences pour à peu près 80 franchisés, puisqu’on a aujourd’hui des multi machines. Et sur les 130 agences, on a aujourd’hui une douzaine de succursales, avec aussi une ouverture il y a quelque temps de la Suisse, donc une agence à Genève, et puis bientôt, très bientôt, je peux le dire maintenant, une deuxième agence. On est aujourd’hui le leader du portage de repas au domicile de personnes âgées en France. Et l’année dernière, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de l’ordre de 72 millions et avec une croissance ininterrompue en moyenne depuis ces dix dernières années, de l’ordre de 15%. Donc, une très forte croissance sur un marché en très forte croissance, à très fort potentiel.

Et quels sont vos objectifs de développement pour 2025 ?

Les objectifs de 2025 en développement, j’aime bien dire que je me répète un peu, depuis 10 ans, je vous avoue, bien sûr, on a de l’ambition, on se développe, mais ce n’est pas une marche effrénée au développement, dans le sens où on recrute des franchisés qui vont rester. Et j’en ai l’illustration pour vous donner une idée ; depuis l’origine du réseau, aucun dépôt de bilan, aucun conflit. Donc, ça veut dire que tous nos franchisés resignent. Ils ont déjà signé leur contrat au bout de neuf ans. Et ça, ça veut dire que c’est une liste très saine. Ça veut dire que le réseau est sain, il n’y a pas d’ouverture à tout va et de fermeture à tout va. Et pour répondre à la question très précisément, on ouvre une dizaine / douzaine de nouvelles agences par an. Et aujourd’hui, on est aussi surtout dans un réseau qui est en maturité. Ça veut dire que les franchisés historiques, pour vous donner une idée, ils sont là depuis pratiquement 20 ans, puisque le premier a signé en 2006 et il est encore là. Mais comme vous imaginez bien, en 20 ans, on est tous pareils, nous prenons de l’âge et ça veut dire qu’à certains moments, on peut prendre des décisions, de dire : Je change de région parce que je commence à changer, à avoir d’autres projets de vie. Ou alors, bien entendu, le grand sujet de la retraite. Donc, on a et des sujets de création et aussi pas mal de sujets de cession d’agence et de renouvellement de contrat. Sachant que la politique, et qui est la même aussi depuis très longtemps, on ne ferme aucune agence. Ça veut dire que quand une agence est à céder, on va soit la céder, enfin, voir avec le voisin, le franchisé voisin, s’il souhaite reprendre et s’il est en capacité de reprendre, bien ou alors un recrutement externe, donc d’un nouveau franchisé, ou alors, c’est ce qui se passe avec les succursales, on va nous reprendre en succursale. Voilà un peu les ambitions et puis notre développement depuis une dizaine d’années.

Quelles sont les régimes ou les villes que vous ciblez en priorité pour étendre votre réseau sur le territoire ?

En priorité, on est 130 agences. Vous imaginez bien qu’on est implanté pratiquement partout en France. Après, il reste, je dirais, le Grand Est et le Grand Sud-Ouest à Maillet, sur certains endroits. Je pense particulièrement, par exemple, à Biarritz. Et puis, dans l’Ouest, un petit peu aussi, dans le centre de la France aussi, On a maillé les très grosses agglomérations historiquement, comme ça se fait traditionnellement, la région parisienne, région PACA, Lyon. Là, on est, par exemple, sur des villes taille moyenne et surtout, notre ambition, on le fait déjà, mais c’est vraiment une priorité aujourd’hui, c’est d’aller en milieu rural, plus en milieu rural, je dirais, pour pouvoir livrer des personnes âgées qui sont très isolées et qui souhaitent rester chez elles. Vous savez que on parle de la désertification des régions, les magasins ferment, les centres-villes ferment et des personnes âgées de 85 ou 90 ans peuvent se retrouver aujourd’hui très isolées sur leur territoire. Donc, c’est le développement et sur ces régions, c’est en priorité beaucoup sur le rural.

Quels sont les critères pour devenir franchisé à Les Menus Services ?

La réponse à cette question, c’est toujours un peu la même. Il n’y a pas vraiment de profil dans le sens où, si on parle de profil humain. On a des hommes, on a des femmes, on a des couples, on a des seigneurs. Seigneur, vous savez bien que le mot est un peu galvaudé. Qu’est-ce qu’on entend par seigneur ? Je dirais aujourd’hui plus de 50 ans. Et on a aujourd’hui, depuis cinq ans à peu près, on recrute beaucoup de jeunes, et voire très jeunes. Le dernier franchisé qu’on a recruté, jeune, avait 22 ans, pour vous donner une idée. Et aujourd’hui, il a quatre agences. Et ce n’est pas vieux, ça date d’il y a quatre ans. Sur, je dirais, le profil humain, c’est ça. Après, si on parle de compétences et de critères, nous, un critère important, il faut être de son territoire, donc être né sur son territoire ou habiter sur son territoire depuis longtemps. Pourquoi ? Parce que dans notre activité, on va aller chercher les clients par des prescripteurs, donc des assistantes sociales, des hôpitaux, des mairies, médecins, kiné, etc. Tout ce monde médical qui va graviter autour de la personne âgée. Donc forcément, quand on est sur son territoire, on est connu, on est légitime et en plus de ça, on peut ou on a déjà un réseau que l’on va tisser et entretenir. Donc ça, c’est vraiment important, même si je peux parler, on est une exception qui est très belle, nos franchisés à Arcachon. En plus de ça, vous allez me dire, c’est le pire des exemples, ils étaient Parisiens, ils sont partis habiter à Arcachon. Ils avaient déjà une maison là-bas, bien sûr. Ils ont brillamment réussi. Comme quoi, l’exception peut être aussi bonne. Après, le critère commercial, comme je viens de l’expliquer, on va aller voir des prescripteurs. On répond à un besoin, c’est-à-dire qu’on n’a rien à vendre quand on va voir un prescripteur. C’est seulement de lui faire connaître nos services pour des personnes âgées qui pourront en avoir besoin un jour. Et donc, ce jour-là, le prescripteur va nous appeler. Donc, c’est ça le travail commercial. Et puis, on est un métier de service, donc il faut avoir le sens du service, de l’empathie aussi, parce qu’on s’occupe de personnes âgées. Donc, une personne âgée au téléphone, vous imaginez bien que ce n’est pas tout à fait la même manière de répondre que quand on répond à une personne de 30 ans. Pour re-synthétiser, peu importe l’âge ou le sexe, mais il faut être implanté ou de son territoire. Ensuite, avoir des capacités commerciales, bien entendu, celles que j’ai expliquées, et puis, le sens du service.

Quel investissement faut-il prévoir ?

L’investissement, il est de l’ordre de 110 000 € / 120 000 €. Pourquoi ? Parce que dans une agence, on va avoir une chambre froide et après une flotte de petits véhicules frigorifiques pour développer son activité. Et sur cette somme, le franchisé apporte en général 40%, donc de l’ordre toujours de 40 000 €. Et le reste, on est en financement bancaire. Donc, avec cet argent-là, j’allais dire, on va accéder au concept, on a un droit d’entrée pour concéder une zone qui est exclusive de 20 000 €. On va avoir une formation de quatre semaines de l’ordre de 8 000 €. Et après, on va être assez classique. On a des redevances de 5,5 sur le chiffre d’affaires.

Et combien de temps faut-il à un franchisé pour amortir son investissement ?

Si on parle de seuil de rentabilité, en moyenne, nos franchisés atteignent le seuil de rentabilité en 18 mois. Beaucoup aujourd’hui, parce qu’on a de très bons profils, forcément, j’allais vous dire qu’on a affiné nos recrutements au fil du temps et au bout de 20 ans, heureusement, on est assez aguerri. Donc, on a beaucoup de franchisés qui atteignent le seuil de rentabilité aujourd’hui à horizon de 12 mois.

Et pour finir, quel conseil vous pourriez donner à un porteur de projet qui hésiterait à se lancer dans votre activité ?

Alors, j’aime bien le mot hésiter parce que là, je vous dirais, il n’a pas à hésiter. Pourquoi il n’a pas à hésiter ? Parce qu’on a un concept qui a largement fait ses preuves qui existe depuis 22 ans avec un déploiement sur tout le territoire national, 130 agences, des contrats qui sont resignés systématiquement et aucune agence fermée. Là, je vous dirais, on n’a pas hésité sur le concept. Et après, on n’a pas hésité du tout sur le marché, puisque nous, on est exclusivement sur le marché des personnes âgées, très âgées, grands seniors, 85 ans, 86 même, nos clients en moyenne. Donc, le marché, le potentiel, je le redis toujours parce que je connais un peu mes chiffres par cœur, dans les 20 ans à venir, la population des plus de 80 ans va quadrupler. Donc, vous imaginez bien le besoin, l’étendue de ces besoins auxquels il va falloir répondre. Donc, ça fait partie de notre mission. Nos franchisés, ceux qui seront là dans les 20 prochaines années, même 10 bien sûr, je ne suis pas inquiète ni pour leur développement ni pour leur rentabilité.

Corinne Duplat, je vous remercie. Je rappelle que vous êtes directrice générale de la franchise Les Menus Services, c’est que votre actualité est à retrouver, notamment sur les sites Franchises magazine et AC Franchise.