Evelyne Batut, Responsable Développement, Temporis

9 min Publié le 23 mai 2024

Evelyne Batut, bonjour. Vous êtes Responsable Développement de l’enseigne Temporis. Tout d’abord, merci d’avoir accepté l’invitation de Franchise Magazine.

Merci à vous de m’avoir invité. Je suis ravie d’être là aujourd’hui avec vous.

Temporis est un réseau national d’intérim et de recrutement créé en 2000 et développé en franchise. Quels ont été les changements marquants depuis son lancement, les étapes les plus importantes ?

Je dirais qu’il y en a eu énormément, mais je dirais que finalement les changements les plus importants, alors peut-être celui qu’on a initié le plus récemment finalement, c’est la modification, la remise en question de notre accompagnement sur l’animation de réseau parce qu’effectivement on est un réseau qui a plus de 24 ans d’existence aujourd’hui. Il s’avère qu’on a fait un audit et il s’est avéré qu’en fait les franchisés aujourd’hui qui intègrent notre réseau, un franchisé qui est là depuis un an ou un franchisé qui a signé son deuxième contrat, qui s’engage sur son deuxième contrat voire son troisième contrat, n’a pas le même niveau d’attente. Ce constat nous a permis de refondre complètement notre système d’animation réseau. Nous avons demandé à nos franchisés de s’auto-évaluer sur tous les domaines d’expertise du métier, le management, le commercial, la gestion. Et cette auto-évaluation nous a permis d’établir une segmentation et d’apporter en fait un accompagnement personnalisé en fonction des attentes très spécifiques des franchisés. Voilà, ça c’est la dernière innovation, la dernière évolution importante qu’on a apportée par rapport à notre réseau et à l’accompagnement qu’on peut apporter à nos franchisés tout au long du contrat.

Où en est votre développement et quels sont vos objectifs pour 2024 ?

Alors aujourd’hui on est à 200 unités, on vient d’ouvrir quelques agences et aujourd’hui on atteint les 200 unités, donc ça c’est une grande fierté. L’objectif c’est d’atteindre les 250 unités en 2026, avec un maillage qui se fait je dirais aussi en fonction du bouche à oreille, forcément de notre présence sur les événements franchises incontournables ou sur les sites franchises comme le vôtre, qui nous permettent évidemment d’attirer des candidats qui vont s’intéresser à la franchise, et tout particulièrement dans le secteur des ressources humaines. Donc voilà, notre objectif, c’est d’ouvrir 250 unités en 2026, et en étant, je dirais, aussi très exigeant sur, quand même, on va dire de façon qualitative, en étant exigeant sur le recrutement des candidats qui nous rejoignent.

Et justement, quels sont vos critères de recrutement pour recruter les franchisés Temporis ?

Alors l’exigence elle est surtout sur on va dire des qualités commerciales et managériales puisque chez Temporis le rôle du franchisé c’est avant tout d’aller prospecter les clients entreprises sur le terrain et au-delà de ça j’allais dire forcément l’aspect managérial puisque le franchisé Temporis est patron d’une PME locale donc manager d’une équipe de proximité donc c’est très important d’avoir aussi des qualités managériales pour, d’une part, bien s’entourer au départ, trouver les bonnes personnes qui ont les bonnes compétences, et au-delà de ça, pouvoir progresser et se développer en maillant son territoire et sa zone par la suite.

Est-ce qu’il y a autant de femmes que d’hommes parmi vos franchisées ?

Oui, quasiment. Donc ça aussi, c’est une grande fierté puisqu’on est quasiment à la parité chez Temporis. On a beaucoup de femmes et notamment des anciennes salariées franchisées qui sont devenues franchisées eux-mêmes au sein du réseau parce que c’est vrai que le métier est souvent de référente recrutement chez nous, c’est-à-dire les personnes qui recrutent en agence sont souvent plutôt des métiers plutôt féminins. Et c’est souvent des personnes qui ont eu envie de créer aussi leur propre entreprise au sein du réseau. Et on a aussi énormément de femmes qui sont attirées par les ressources humaines, certainement. Donc on a quasiment la parité chez nous. Donc c’est une grande fierté, effectivement.

Quel est l’âge moyen de vos franchisés ?

Je ne saurais pas le dire exactement. On a un petit peu tous les âges. C’est-à-dire que la plus jeune aujourd’hui, c’est Aurélie. Elle a 28 ans. Et le plus âgé a plus de 60 ans. On est aux alentours de 65 ans. Donc vous voyez, on a tous les profils d’âge chez Temporis. Il suffit que la motivation et l’envie d’exercer ce métier soient là.

Et en termes d’ancienneté, dans le réseau, le plus ancien ou la plus ancienne, ça fait combien de temps ?

On a des franchisés qui, pour les plus anciens, ont signé trois contrats, donc quasiment 21 ans.

Belle fidélité !

Exactement. Oui, ça aussi, c’est une grande fierté parce qu’effectivement, l’intégration de nouveaux franchisés fait partie de la stratégie de développement de tourisme en franchise. Mais la fidélisation des franchisés aussi, qui sont intégrés au départ et qui restent fidèles à l’enseigne, est très importante aussi pour nous parce que c’est un marqueur fort de la qualité de l’accompagnement que l’on peut apporter et de l’épanouissement au sein de notre réseau pour nos franchisés.

Comment se déroule la formation de vos franchisés ?

Alors, la formation s’oriente autour de trois semaines de formation théorique et deux semaines de formation pratique. Donc, sur tous les aspects métiers, ça va être la notion de positionnement de la marque, de marketing client entreprise, marketing client intérimaire qui est très important chez nous parce qu’effectivement, l’intérimaire est considéré comme un client. Ça, c’est vraiment, j’allais dire, un marqueur fort de notre marque. Ça fait partie de l’ADN de notre marque, de notre positionnement atypique. On a des formations sur évidemment le juridique, le droit social, puisqu’il y a des incidences fortes dans notre métier à ce niveau-là. De la formation en termes de gestion aussi très importante sur les accords-cadres. Enfin, il y a un certain nombre de sujets qui sont primordiaux, qu’il faut absolument aussi maîtriser dans le cadre de la gestion d’une agence de travail temporaire et de recrutement.

Et comment se déroule la journée type pour un ou une franchisé ?

Alors là, écoutez, la réponse, ça va être une non-réponse, il n’y a pas de journée type. En fait, c’est aussi pour cela que les candidats nous rejoignent, parce que le métier de l’intérim est un métier qui n’est pas routinier, et c’est souvent ce qui va attirer aussi les candidats qui sont séduits, j’allais dire, par ce secteur d’activité. Parce qu’effectivement, vous avez prévu certainement dans votre journée, en tant que bon patron, d’avoir un certain nombre d’activités, notamment, ça peut être des visites de clients fidèles ou de la prospection de futurs clients. Mais effectivement, vous avez à la fois des commandes qui peuvent tomber et qui sont souvent impromptues, c’est le principe de l’intérim, et qu’il va falloir traiter en urgence. Donc ça va venir un peu bousculer finalement le planning que vous aviez prévu. Donc finalement, il n’y a pas vraiment de journée type en intérim. C’est ce qui plaît beaucoup aussi chez nos franchisés aujourd’hui, c’est que finalement, aucune journée ne se ressemble.

Quels sont les investissements à prévoir pour ouvrir une franchise Temporis ?

Chez Temporis, l’investissement global est à 140.000 euros. Vous avez donc la partie investissement en matériel à hauteur de 56.000 euros, le droit d’entrée qui est à 39.500, le besoin au fonds de roulement qui est à hauteur de 36.000 euros qui permet d’établir les premières paies et ensuite vous avez un peu plus de 8.000 euros pour les frais de création d’honoraires, frais de création de société, honoraires, avocats, experts comptables.

Et combien de temps il faut à un franchisé pour amortir cet investissement ?

L’amortissement se fait en moyenne sur un à deux ans. Ça dépend des qualités, surtout commerciales, parce qu’au départ, c’est ce qui va être vraiment important pour se lancer, se faire connaître et développer son vivier et fidéliser ses premiers clients qui vont vous permettre d’atteindre votre seuil de rentabilité.

Selon vous, comment votre secteur d’activité va-t-il évoluer dans les années qui viennent et comment est-ce que vous prévoyez de faire évoluer votre concept ?

Alors, le marché de l’intérim, on sait qu’en 2024, il est assez poussif. Il y avait une régression en 2023 déjà du marché puisqu’on va dire qu’historiquement, l’année la plus forte a été 2022 avec plus de 800 000 équivalents en temps plein, ce qui était énorme. En 2023, on était à plus de 740 000. On sait qu’en 2024, on va être sur des choses à peu près équivalentes puisqu’il faut savoir que le marché de l’intérim progresse de façon très symétrique avec la progression du PIB, la création de richesses. Donc on annonce une création, on va dire une évolution du PIB pour 2024 qui devrait aussi être entre 0,5 et 0,9%. Donc voilà, on aura certainement soit une stagnation du marché, soit une très faible hausse du marché en 2024. Ensuite, effectivement, le marché de l’intérim a toujours été un marché historiquement élevé en France parce que les entreprises ont toujours fait le choix de la flexibilité par ce modèle d’emploi. Et effectivement, on s’aperçoit aussi qu’aujourd’hui, ça correspond complètement aux aspirations des nouvelles générations qui ont envie de davantage de flexibilité, de liberté dans la gestion de leur temps de travail, dans cette notion aussi d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle et qui est très importante aussi. Donc, l’intérim s’inscrit parfaitement dans ces aspirations de nouvelles générations et j’allais dire des générations aussi plus anciennes, qui auront aussi envie d’avoir un peu plus de liberté aussi, de flexibilité dans leur gestion du temps de travail. Et au-delà de ça, je dirais que l’intérim aussi, on sait qu’il progresse, puisqu’aujourd’hui, l’État aussi souhaite à terme, pour 2024-2025, doubler l’emploi des seniors, et on sait qu’aujourd’hui, en fait, l’emploi des seniors progresse en intérim puisque les seniors restent aujourd’hui malheureusement des personnes qui sont souvent discriminées à l’embauche, et l’intérim permet donc aux seniors de pouvoir retrouver un emploi plus facilement. Donc voilà un petit peu les perspectives, ils sont quand même toujours très optimistes et je dirais toujours très dynamiques sur le marché de l’intérim.

Evelyne Batut, je vous remercie. Je rappelle que vous êtes Responsable de Développement de l’enseignement Temporis et que votre actualité est à retrouver notamment sur les sites Franchise Magazine et AC Franchise.